Algérie

PRIVATISATIONS


Après avoir longtemps considéré les privatisations des entreprises comme la ligne rouge à ne pas franchir, la centrale syndicale adopte un discours des plus décomplexés. L'UGTA soutient non seulement le partenariat privé-public mais fait son éloge. Les lignes bougent.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Avec une connotation des plus négatives, la privatisation des entités économiques publiques a longtemps constitué un cauchemar pour les syndicats. Synonymes de compression de personnel et de précarité, elles ont été imposées par le FMI pour être combattues farouchement par le syndicat. Des années durant, les zones industrielles, les grandes entités économiques ont connu de multiples mouvements de grève, s'opposant à la privatisation. Abdelhak Benhamouda, à l'époque premier responsable de l'UGTA, incarnait ce combat. Autres temps, autres mœurs. C'est au niveau du siège de l'UGTA que s'est tenue samedi dernier la tripartite avec au menu la signature de la charte sur le partenariat sociétaire entre public et privé. Les spécialistes y voient ni plus ni moins qu'un retour déguisé aux privatisations. Qu'àcela ne tienne. Le patron de l'UGTA applaudit et va même jusqu'à dire que cette charte «consacre définitivement l'unicité de l'entreprise algérienne quel que soit son statut juridique et constitue un instrument qui va mettre fin aux résidus dogmatiques à l'origine de cette montagne de préjugés qui ont retardé notre décollage économique ». Exit donc les discours idéologiques qui diabolisent les privatisations. Le temps est désormais au consensus. Sidi Saïd confirme cette tendance depuis Aïn-Témouchent. Il réaffirme le soutien de son syndicat au partenariat entre les secteurs public et privé pour préserver et soutient n'avoir «aucun complexe pour concrétiser un partenariat entre les secteurs public et privé afin de préserver l'emploi, améliorer le pouvoir d'achat et protéger l'économie nationale ». La question des privatisations ayant constitué l'une des revendications phares des années 1990, Sidi Saïd a évoqué cette période rappelant que durant ces années, le pays avait vécu une crise financière et sécuritaire ayant conduit au licenciement de près de 4 000 travailleurs. Sidi Saïd est revenu également sur la condition faite à l'Algérie par le Fonds monétaire international portant sur le licenciement d'un million de travailleurs pour pouvoir accorder un crédit durant les années 1990, période où le pays traversait une crise économique, précisant, à ce propos, que «nous ne comptons pas arriver à cette situation, surtout que nous disposons de tous les moyens humains et matériels». Pourquoi la centrale syndicale soutient les privatisations à venir ' C'est parce que, assure Sidi Saïd, ce scénario ne risque pas de se reproduire. «En dépit de la crise financière conjoncturelle, le président de la République a donné des instructions pour ne licencier aucun travailleur», affirme-t-il. Cela a, semble-t-il, suffi à convaincre l'UGTA d'accompagner le gouvernement dans sa démarche et à adopter un discours décomplexé.
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