Six banques ont été préqualifiées pour entrer dans le capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA), a annoncé hier Karim Djoudi, ministre délégué chargé de la Réforme financière, lors d’une conférence de presse qu’il a animée au siège du ministère des Finances.
Il s’agit des deux banques américaines City Bank et Natexis, les françaises Crédit agricole, BNP-Paribas et Société Générale ainsi que l’espagnole Santander. Le nouvel actionnaire du CPA devra être connu le premier trimestre 2007, annoncera le ministre tout en indiquant qu’ « un énorme intérêt pour la place financière algérienne » a été enregistré. Par ailleurs, il y aurait, selon lui, plusieurs banques en instance d’agrément. Il a signalé que la privatisation d’une compagnie d’assurances n’est pas à l’ordre du jour étant donné que le marché des assurances, dont le taux de pénétration est de seulement 0,6% du PIB, est toujours considérée comme un marché « vierge ». « Pour nous aujourd’hui, l’enjeu est de faire venir des investisseurs car il y a peu de compagnies d’assurances qui fonctionnent essentiellement sur l’assurance dommages et peu sur l’assurance des personnes », a souligné en substance le conférencier. M. Djoudi a confirmé, en outre, que la réévaluation du dinar n’est pas pour demain, estimant que la situation n’est pas propice pour une telle mesure. « Valoriser le dinar va davantage favoriser le mouvement d’importation que stimuler les exportations », a-t-il argumenté. « Il faut être très prudent sur la gestion du taux de change. Toute mauvaise décision aura un impact immédiat sur notre économie », a-t-il soutenu. Pour lui, la priorité est d’améliorer la bancarisation afin d’atteindre la norme d’au moins une agence bancaire pour 5000 habitants contre une agence bancaire pour 28000 habitants actuellement. Pour ce qui est de la mise en place du nouveau système de paiement de masse (SPM), M. Djoudi a rapporté que l’entrée en production de tous les instruments de paiement interviendra janvier 2007. Ce nouveau système couvre désormais tout le territoire national, a-t-il observé. « Il a permis de raccourcir les délais d’encaissement des chèques et des virements, de promouvoir l’utilisation de produits monétiques interbancaires », a assuré M. Djoudi. La mise en place d’un dispositif pour renforcer la lutte contre les chèques impayés et la transmission automatique à la centrale des incidents de paiement ainsi que la normalisation et la sécurisation des chèques ont été rendues possibles grâce à cette démarche, a-t-il poursuivi. En somme, ce système a introduit plus de transparence dans les opérations bancaires. Dans le même registre, M. Djoudi a indiqué que 458 590 cartes bancaires ont été émises par les banques et Algérie Poste, 400 terminaux de paiement électroniques ont été installés auprès des commerçants et 113 995 transactions ont été réalisées depuis l’entrée en vigueur du SPM. Il est prévu le lancement d’autres instruments tels que la lettre de change et le billet à ordre, fin décembre 2007.
Posté Le : 20/12/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Nora Boudedja
Source : www.elwatan.com