Sur les 4 avis d'appel d'offres rendus publics pour la privatisation de l'Entreprise des grands travaux de l'Ouest (EGTO), le collectif des travailleurs, estimé à 300, a soumissionné à trois reprises pour reprendre les actifs de l'entreprise. Les avis d'appel d'offres ont été infructueux du fait que la mise à prix du patrimoine n'a pas été atteinte. Selon le représentant syndical de l'EGTO, M. Ayad, la création d'une société de salariés est la meilleure garantie pour, d'une part, maintenir le même niveau de l'emploi et, de l'autre, préserver la vocation de l'entreprise, à savoir les travaux publics et la production de l'enrobé. Sur cette décision, du moins inattendue, de privatiser une entité économique en bonne situation financière et ayant un plan de charge important, le partenaire social estime que cette décision ne reflète pas réellement la stratégie tracée au départ, à avoir la privatisation des entreprises publiques irrécupérables, c'est-à-dire dont les chances de redressement sont quasi nulles. Néanmoins, ce n'est pas le cas de l'EGTO, qui, après la restructuration de l'ERCO, née elle-même de la DNC, a été remise sur les rails avec des moyens très réduits et avec la seule volonté du personnel. A titre d'exemple, les travailleurs ont dû cotiser pour l'achat du carburant pour les engins. « Cet esprit de sacrifice, qui n'est nullement un vain mot à l'EGTO, a permis non seulement de redresser la barre, mais aussi de se replacer dans un secteur qui a vu l'émergence de plusieurs opérateurs privés. Notre savoir-faire et notre capital expérience nous a permis d'arracher, souvent dans des conditions de concurrence déloyale, des marchés », explique notre interlocuteur. De par la qualité des travaux effectués sur la base des normes requises, la situation a connu une amélioration au point où les effectifs ont été presque doublés, en plus d'une cinquantaine de prestataires. L'autre satisfaction réside dans la double certification ISO acquise et datant respectivement de la fin 2005 et de celle de l'année passée. Par ailleurs, le fait de placer sous la même coupe des entreprises du bâtiment et de travaux publics est en soi une défaillance, dans la mesure où les paramètres d'évaluation de l'activité ne peuvent en aucun cas être identiques. En effet, si pour l'activité du bâtiment, l'activité repose essentiellement sur la main-d'oeuvre, par contre, pour les travaux, il s'agit de moyens matériels importants qui sont mis en branle. Quelques chiffres peuvent être les meilleurs arguments que mettent en avant les travailleurs pour acquérir à leurs noms l'entreprise. Entre 1998 et 2006, la production est passée de 13.800 à près de 240.000 tonnes d'enrobé, le nombre des effectifs a doublé, au même titre que les marchés acquis par rapport à une performance avérée.
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Posté Le : 20/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com