Algérie - Revue de Presse

Privatisation d’Algérie Télécom



Un contrat de 3,5 milliards de dollars ? Le processus en cours de privatisation partielle d’Algérie Télécom attire de nombreux opérateurs internationaux qui y voient l’occasion de pénétrer un marché local, très lucratif. La vente de 35% des parts de l’entreprise pourrait rapporter, selon les analystes, près de 3,5 milliards de dollars. Deutsche Telekom, Telefonica, Portugal Télécom et France Télécom font partie des groupes en lice tout comme Etisat, basée à Dubaï et soucieuse d’accroître sa présence en Afrique du Nord. L’entreprise qui remportera la vente accompagnera Algérie Télécom dans sa concurrence avec l’Egyptien Orascom Télécom (Djezzy) et l’entreprise koweitienne Watania sur un marché algérien des télécoms particulièrement actif. Le ministre de la Poste et des Technologies de l’information, Boudjemaa Haichour, a mené des entretiens, samedi dernier, avec l’entreprise des Emirats. Dans un communiqué du ministère, la compagnie «exprime sa volonté de participer concrètement à l’ouverture du capital d’Algérie Télécom». Selon des chiffres de mars 2006, Algérie Télécom gère près de 3,5 millions de lignes fixes et compte 4 millions d’abonnés au téléphone portable. Sachant que par exemple Orascom Télécom Algérie compte à lui seul 8 millions d’abonnés, le potentiel de croissance reste important. Dans le passé, les leaders de télécommunication auraient été les favoris de ce genre de privatisation. Or, aujourd’hui, c’est le Moyen Orient qui part en tête, grâce à des opérateurs sophistiqués qui recherchent activement des opportunités de croissance en dehors de leur marché national. C’est le cas du koweitien Mobile Telecommunications Co (MTC) qui a mené une sévère bataille l’an dernier pour acheter l’opérateur africain, Celtel pour 3,4 milliards de dollars, tandis qu’Orascom Télécom et Watanyia montraient leur intérêt en Irak, en Tunisie et en Algérie. Les marchés émergents comme l’Algérie montrent un fort potentiel du fait de leur population importante et de taux de pénétration encore limités. «La période des nouvelles licences est dépassé car la plupart des pays sont désormais presque totalement libéralisés. Le Moyen Orient est toutefois une région où l’on trouve encore des licences disponibles et très rentables» a expliqué Jawad Abbassi, le président de l’Arab Advisors Group, un centre de recherche spécialisé sur les marchés des communications dans la région dans une étude publiée par Oxford business group. «Ces licences sont de très bonnes affaires si un opérateur parvient à les acquérir à un prix raisonnable car elles concernent des marchés en pleine expansion. Il sera intéressant de voir comment les Européens et les autres opérateurs internationaux s’affrontent». Une autre preuve de l’intérêt croissant pour le secteur des télécommunications algérien a été fournie la semaine dernière par l’annonce d’un joint venture entre France Télécom Mobile Satellite Communications (FTMSC) et Thuraya Satellite Telecommunications. Selon l’accord signé entre les deux entreprises, FTMSC fournira à Thuraya des services mobiles par satellite en Algérie. British Télécom a aussi récemment annoncé son intention d’ouvrir un bureau en Algérie d’ici la fin de l’année. L’opérateur cherche à gagner des parts de ce marché émergent et à étendre les activités de son bureau tunisien. Le groupe britannique s’est aussi engagé à faciliter les transferts de technologie et de connaissance, à participer à la restructuration et à la modernisation du secteur des télécommunications algérien et à créer des centres de formation spécialisée dans les technologies en rapport avec les media et les télécommunications. Avec une croissance de 200% pour la 4è année consécutive et un taux de pénétration de 40%, le marché des téléphones mobiles algériens a surpassé toutes les espérances pour 2005. Si le marché des lignes fixes est en deçà de ceux des pays d’Afrique du nord, de nouveaux développements dans le secteur sont attendus en 2006, comme la privatisation d’Algérie Télécom. L’amélioration des infrastructures des lignes fixes devrait aussi stimuler le marché de l’Internet et permettre d’introduire la 3ème génération de technologie mobile qui est actuellement testée. Les opérateurs de téléphonie mobile continueront donc à suivre les développements sur le marché algérien, qui présente des opportunités prometteuses.


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