Cession de 250 entreprises
L?année 2006 promet d?être fructueuse en termes de transferts de propriétés du public vers le privé. Les conditions générales de conduite du processus de privatisation se sont en effet considérablement améliorées tant au niveau des vendeurs (SGP, ministère de la Participation et de la Promotion de l?investissement) qui maîtrisent beaucoup mieux les procédures que des acheteurs potentiels rassurés par le développement considérable du marché algérien dopé par les programmes pluriannuels de soutien à la croissance. Il faut également reconnaître que la privatisation n?a plus aussi mauvaise presse auprès des travailleurs du secteur public et dans certaines unités économiques à bout de souffle ou franchement mal gérées. Ils seraient même nombreux à souhaiter leur cession au privé. C?est un v?u qui a de bonnes chances d?être exaucé pour bon nombre d?entre eux, car le train de privatisation portant sur près d?un millier d?entreprises promet d?excellents résultats. On en veut pour preuve les nombreuses réponses d?investisseurs privés nationaux et étrangers aux diverses offres de privatisation. Il faut dire que l?achat de certaines unités de production, comme par exemple les briqueteries, les hôtels urbains et certaines entreprises de l?agroalimentaire est rendu intéressant par l?offre publique de travaux générée par le plan de soutien à la croissance, notamment l?ambitieux programme de construction de logements. Les grandes sociétés de bâtiment, de travaux publics et d?hydraulique enregistrent également de nombreuses propositions de partenariat. Le challenge pour 2006 consistera à concrétiser dans des délais raisonnables les transferts de propriété des entreprises ayant trouvé acquéreurs mais au regard du traitement bureaucratique qui continue à prévaloir dans la sphère de décision le pari ne sera pas facile à gagner. Des améliorations ont certes été introduites dans la conduite du processus de privatisation avec notamment une meilleure précision des prérogatives des SGP en la matière et une plus grande fréquence des séances du CPE qui se réunit au minimum deux fois par mois, mais le goulot d?étranglement demeure au niveau du Conseil des ministres de qui relève la décision suprême de privatisation mais qui se réunit malheureusement qu?épisodiquement. pas de pertes d?emplois Le ministère de la Participation et de la Promotion de l?investissement table tout de même sur la privatisation selon divers modes d?environ 250 entreprises et unités économiques durant l?année 2006. Les travailleurs savent qu?il n?y aura pas grand-chose à craindre du côté de leurs emplois puisque la restructuration de ces entreprises a déjà été effectuée en 1997 et 1998 avec tout le lot des licenciements qu?il avait été nécessaire d?effectuer. Les privatisations à venir seront pratiquement toutes conditionnées par le maintien des travailleurs, ce que les repreneurs ne verront certainement pas d?inconvénient à accepter eu égard à l?importance de l?enjeu économique. La privatisation d?un nombre aussi important d?entreprises publiques ne risque pas de diminuer la consistance du secteur public économique car toutes les entreprises passées aux mains de privés sont vite remplacées par autant sinon davantage de filiales créées à profusion par les entreprises publiques. Du côté du pouvoir politique, on n?est à l?évidence pas pressé de privatiser l?économie du pays car c?est sur le secteur public (banques, grandes entreprises, organisations syndicales satellisées, etc.) qu?il tire en grande partie sa substance. N. G.
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Posté Le : 26/12/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nordine Grim
Source : www.elwatan.com