Prison pour la jeune fille au fusil

Les faits remontent au 25 avril de l?année en cours et se sont déroulés au douar Aïn El Kameh dans la région de Oued Zenati (wilaya de Guelma). Ce jour-là, une bagarre a eu lieu entre les deux femmes, puis la jeune fille a pris le fusil de chasse (ancien modèle) de son père, y a mis une cartouche et a tiré en direction de sa marâtre, mais ne l?a pas touchée ; puis mettant une autre cartouche, elle tirera une deuxième fois mais ne fera pas mouche. Enfin, elle lui assénera un coup de crosse sur la tête. La croyant morte, elle prendra la poudre d?escampette en emmenant le fusil et 14 cartouches de calibre 16 mm. Lors de l?audience, si la prévenue reconnaît certains faits, elle dira, par contre, qu?elle n?avait pas l?intention de la tuer, qu?en tirant un coup et non deux en l?air, elle voulait seulement lui faire peur, et qu?après cela, elle s?en est allée en direction de la gendarmerie de Oued Zenati. L?avocat de la partie civile dira qu?il est porteur d?un message de la victime : elle pardonne tout à sa belle-fille. Pour le représentant du ministère public, les preuves incriminant la prévenue existent, entre autres la principale pièce à conviction (l?arme), tout comme est confirmée l?intention de tuer cela en chargeant le fusil à deux reprises et en tirant. Il ajoutera que la prévenue a bel et bien tenté de tuer sa marâtre, et que, même si celle-ci lui a pardonné, il requerra en tant que défenseur du droit public, 10 ans de réclusion criminelle. L?avocat de la prévenue, qui exprimera son regret à propos de la qualification de cette affaire de tentative de meurtre, dira que contrairement à ce qui est venu dans le réquisitoire, sa cliente n?avait pas l?intention de tuer, que par ailleurs elle était déprimée du fait qu?on l?a empêchée de fréquenter le lycée, et que l?expertise médicale, dont la prévenue avait fait l?objet, n?est pas acceptable, car le médecin n?est pas spécialiste. L?inculpée écopera de 5 ans de réclusion criminelle.