La santé des détenus se détériore La santé mentale de huit étrangers soupçonnés d?être engagés dans des activités terroristes Algériens, Tunisiens et Palestiniens -, détenus à la prison de Belmarsh à Londres, surnommée le « Guantanamo » de Grande-Bretagne, dans le cadre de la loi antiterroriste approuvée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis, ne cesse de se détériorer, a indiqué un groupe de psychiatres de renommée mondiale dans une conférence de presse tenue dernièrement à Londres. Parmi les symptômes décelés par les docteurs, qui ont été désignés par les avocats des prisonniers, figurent des tentatives de suicide, l?automutilation, la psychose et la dépression clinique. Le Home Office (ministère de l?Intérieur) a réagi en déclarant qu?une importante équipe médicale constituée de psychiatres, de docteurs, de psychologues et d?infirmiers procède à un examen régulier, 24 h sur 24, de la santé physique et mentale des détenus. L?Anti-terrorism, Crime and Security Act 2001 permet au ministre de l?Intérieur, David Blunkett, de détenir sans jugement des étrangers soupconnés de terrorisme. Le Home Office a répondu que la nouvelle loi antiterroriste « est une arme vitale dans l?arsenal que l?on utilise contre les étrangers soupconnés d?activités terroristes et qui constituent un danger pour la sécurité nationale ». « Ces pouvoirs ont été utilisés de manière proportionnée et seulement dans un nombre réduit de cas », note le Home Office. La loi autorise les détenus à quitter volontairement le Royaume-Uni, mais ne peuvent pas être expulsés, car cela risque de mettre leur vie en danger. Un rapport a été mis au point par l?équipe de 11 psychiatres et un psychologue qui ont visité les détenus sur une période de deux ans. Le rapport fait ressortir que plusieurs prisonniers se sont coupés sur plusieurs parties de leur corps, tandis que l?un d?eux a essayé de se pendre. Le groupe de psychiatres a fait savoir que l?équipe médicale qui les supervise n?est pas en en mesure de mettre un terme à la déterioration de leur santé. Les psychiatres indiquent que les détenus « présentent des signes de dépression et d?anxiété poussés, les symptômes ayant montré que la déterioration de leur santé mentale a été accentuée au fil des ans ». Ils ajoutent qu?« il existe un fort consensus que leur détention illimitée est directement liée à la déterioration de leur santé mentale, alors que les fluctuations de l?état mental sont liées aux conditions de détention ». Les organisations de défense des droits de l?homme comparent la situation des détenus de la prison de Belmarsh à celle de ceux qui sont détenus dans les prisons de la baie de Guantanamo, à Cuba.
Posté Le : 17/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohand Afroukh
Source : www.elwatan.com