Il y avait beaucoup d'émotion et de sanglots dans la salle du tribunal criminel de la cour de Ghardaïa, lors du procès, très attendu dans la vallée du M'zab, de l'assassin présumé du petit Mahdi, enlevé et retrouvé mort le 15 février 2013, dans le lit asséché de l'oued M'zab.Comment consoler une mère qui vient de perdre horriblement la chair de sa chair, son fils unique de surcroît ' Comment admettre que l'assassin de son enfant n'est autre que son père biologique ' Epouvantable vérité à laquelle il lui est très difficile de se résigner. Mené de main de maître par le président Mounder Fentis, le ministère public étant représenté par Boudjemaa Boutaleb, le procès s'est déroulé dans une parfaite organisation. La bâtisse, jouxtant le siège de la wilaya de Ghardaïa, était protégée par un cordon de sécurité aussi efficace que discret. La défense de l'accusé était assurée par maître Lekouider Aïssa alors que la partie civile était représentée par maître Djillali Korichi. C'est en effet un procès inhabituel pour la région qu'a eu à juger le tribunal criminel près la cour criminelle de Ghardaïa mercredi : celui de Djelmami Mohamed, père biologique du petit Mahdi, à peine 7 ans, l'enfant qui avait été enlevé du seuil de son domicile le 13 février 2013 dans le quartier résidentiel d'Oudjoudjen, à la périphérie immédiate du ksar de Beni Izguen, retrouvé martyrisé, assassiné deux jours plus tard. Cette affaire s'est déroulée en pleine période d'hystérie et de panique qui avait saisi le pays lors de la vague de kidnappings suivis d'assassinats d'enfants, notamment les deux innocents Brahim et Haroun de Constantine, la petite Chaïma enlevée et assassinée à Mahelma (Alger).Rappelons que Djelmami Mahdi, né le 19 octobre 2005, a été enlevé le 13 février 2013 vers 21h de son domicile dans le quartier d'Oudjoudjen à Beni Izguen ; son corps a été retrouvé le lendemain soir vers 18h30 dans le lit asséché de l'oued M'zab, entre Bougdema et Baba Saâd, soit à près de 8 km du lieu de son enlèvement. Il avait les mains ligotées derrière le dos, le cou portant des traces de strangulation, du sang coulant encore des commissures de ses lèvres et un hématome dans le dos. C'est dire toute l'horreur qu'a vécue cet enfant dans les mains de son tortionnaire. Et ce n'était fini, puisque l'autopsie effectuée au centre médico-légal de l'hôpital Docteur Tirichine a révélé que la victime avait subi des sévices sexuels avant d'être assassinée.L'enquête menée avec célérité par les éléments de la Gendarmerie nationale s'est vite orientée vers le père biologique de la victime, Djelmami Mohamed, 41 ans, sans profession et père de 7 enfants avec trois épouses différentes.C'est, en effet, grâce aux indices recueillis par les enquêteurs sur les lieux de la découverte du corps et des prélèvements de l'ADN du criminel ainsi que des effets vestimentaires que portait la victime, envoyés pour analyse au laboratoire scientifique et de criminologie de la Gendarmerie nationale de Bouchaoui, à Alger, que celui-ci a été confondu et démasqué.En effet, les résultats d'analyses ne laissaient planer aucun doute sur l'identité du meurtrier. Arrêté à Ghardaïa, Djelmami Mohamed a été confronté aux preuves accablantes ; il a tout de suite reconnu et confirmé qu'il était bien le meurtrier de son propre fils. Le mobile du crime restant cependant confus : il a déclaré avoir assassiné son fils que chérissait son ex-épouse qu'il haïssait. Alors, pour lui faire le plus de mal possible, il a ôté la vie à son unique enfant Mahdi. Néanmoins, lors du procès, celui-ci s'est rétracté, affirmant qu'il était innocent, malgré toutes les preuves et les témoignages qui l'accablaient et le désignaient comme l'assassin de son propre enfant. L'avocat de la partie civile, maître Korichi, dans une superbe plaidoirie, a démoli un à un tous les arguments de l'accusé.La défense de l'accusé a essayé de minimiser la responsabilité de son mandant, sans succès. Le procureur ayant requis la peine capitale, le tribunal après une longue délibération, est revenu pour déclarer la culpabilité de l'accusé et le condamner à la réclusion criminelle à perpétuité pour «enlèvement, séquestration, viol et meurtre avec préméditation». Le procès, qui a duré plus de 10 heures, n'a connu son épilogue que vers 18h30.
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Posté Le : 22/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K Nazim
Source : www.elwatan.com