Abou Hamza a été condamné, vendredi 9 janvier, à la prison à perpétuité. Le 19 mai 2014, au terme d'un procès d'un mois, l'ex-imam de la mosquée londonienne de Finsbury Park avait été reconnu coupable devant le tribunal fédéral de Manhattan de complot et prise d'otages, pour avoir aidé les ravisseurs de seize touristes occidentaux au Yémen, en 1998.La juge Katherine Forrest a justifié la peine infligée par le fait que le monde ne serait pas en sécurité si le prêcheur britannique était en liberté. «Le mal peut avoir différentes formes et n'apparaît pas toujours au premier abord dans toute sa noirceur», a-t-elle expliqué. Il y a «une part de vous que ce tribunal considère comme diabolique», a-t-elle ajouté. A l'issue de leur délibération, les jurés avaient dû distinguer les deux facettes d'un même personnage. L'une enregistrée sur les cassettes vidéo et les témoignages audio dans lesquels il prêchait la violence contre les non-musulmans, qui pouvaient être traités comme des «animaux», et dont les femmes et les enfants pouvaient être capturés pour être vendus. L'autre montrant un homme au ton professoral se défendant avec assurance et parfois avec humour d'être lié à des actes de terrorisme ou avoir aidé Al-Qaida. «Le véritable Abou Hamza n'est pas l'homme que vous voyez en 2014. Le véritable Abou Hamza est coupable. Ne laissez pas le temps effacer ce qu'il a fait», avait déclaré le procureur, Ian McGinley, lors de son réquisitoire final. Dans sa plaidoirie, celui-ci avait lu à haute voix les noms des quatre touristes européens qui sont morts en 1998 lors de la prise d'otages. Une opération facilitée par Abou Hamza, qui avait fourni aux ravisseurs des téléphones satellitaires. Deux femmes parmi les 16 touristes enlevées sont également venues témoigner à la barre. «Un leader dans la guerre globale» L'ex-prédicateur égyptien a tenté de convaincre le jury qu'en apprenant la prise d'otage il s'était senti «trahi» et avait été «en colère», proposant même de jouer les conciliateurs dans cette affaire. Des propos en contradiction avec le témoignage de l'une des otages, Mary Quin, qui, alors qu'elle préparait un livre sur son enlèvement, avait rencontré quelques années plus tard Abou Hamza dans sa mosquée de Londres et l'avait enregistré. Celui-ci s'était vanté que le kidnapping était «une bonne chose du point de vue islamique». Lors du procès, le procureur avait dit que «quelqu'un qui tenterait d'être un conciliateur ne dirait pas à une victime d'une prise d'otages que c'était une bonne chose», parlant à son encontre de «preuves accablantes». Abou Hamza a été finalement condamné à deux peines de prison à vie pour deux charges relatives à l'enlèvement de touristes au Yémen, et à cent ans de prison pour neuf autres charges. Mustafa Kamel Mustafa, de son vrai nom, a été également convaincu de soutien terroriste en liaison avec un projet de camp d'entraînement au djihad en 1999 dans l'Oregon et d'avoir envoyé des candidats à la guerre sainte s'entraîner en Afghanistan. Cette peine était la seule appropriée, pour le procureur Edward Kim : «L'accusé était un leader dans la guerre globale qu'est le djihad», a-t-il dit.
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Posté Le : 11/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I Agence
Source : www.lnr-dz.com