L'avocat général, représentant du ministère public, a requis la peine capitale ; le tribunal a, après avoir minimisé le chef d'inculpation en l'amputant du guet-apens pour ne laisser que le délit d'homicide volontaire avec préméditation, lui a infligé une peine de prison à perpétuité.Le procès de BHD. A., un policier-tueur âgé de 44 ans, auteur d'un triple homicide en février dernier, à Djillali-Ben-Amar, dans la wilaya de Tiaret, a connu son verdict, rendu ce dimanche par le tribunal criminel de Tiaret, après une longue séance. Alors que l'avocat général, représentant du ministère public, avait requis la peine capitale, le tribunal a, après avoir minimisé le chef d'inculpation en l'amputant du guet-apens pour ne laisser que le délit d'homicide volontaire avec préméditation, lui a infligé une peine de prison à perpétuité. Cette affaire remonte à la matinée du 13 février 2017 quand, pour une histoire de gravier déposé devant son domicile par le propriétaire d'un chantier, le prévenu est allé voir B. M., un maçon de 37 ans en activité sur les lieux, avec lequel il avait eu une querelle verbale avant qu'il ne reparte chez lui pour se munir de son arme de service, un PA de calibre 7,65 mm ainsi que deux chargeurs, et lui tirer trois balles mortelles. Son premier forfait accompli, le tueur s'est dirigé vers son cousin, un homme de 76 ans et témoin de cette scène macabre, qui le priait de se calmer, pour l'arroser de trois autres balles qui ont eu raison de lui après son évacuation à l'hôpital. À ce moment, une panique indescriptible s'est emparée de tous les présents et les passants qui tentaient de fuir le forcené qui était pris d'une démence singulière. Ne s'arrêtant pas là, le furibond ira chercher sa propre fille Bochra, âgée de 14 ans, laquelle entretenait une relation intime avec un jeune homme du village. Cette dernière, qui se trouvait chez sa grand-mère paternelle depuis une semaine, non loin du domicile familial, en guise de punition de son géniteur qui avait ordonné à la famille de ne plus la laisser sortir même pas pour aller à l'école. Effrayée par l'arrivée de son père, l'adolescente s'est enfuie pour s'engouffrer à l'intérieur des sanitaires où il la rejoindra pour l'abattre de la même manière que les premières victimes. Cette dernière succombera dans la soirée à l'EPH de Tiaret où elle avait été évacuée dans un état comateux. Pour finir son "feuilleton", il s'est dirigé vers le cimetière où il s'est jeté dans un trou pour se tirer une balle au menton, manière de vouloir se suicider. À la barre, le prévenu a reconnu les faits retenus contre lui en tentant d'éloigner la préméditation, voulant faire croire au tribunal qu'il ne se trouvait pas dans son état et ne comprenait pas ce qui lui est arrivé au moment des faits. Parmi la dizaine de témoins appelés à la barre, la plupart ont détourné les affirmations livrées durant toutes les étapes de l'instruction, cherchant tous à le "gratifier" de circonstances atténuantes. Néanmoins, son beau-père et son épouse avaient témoigné à sa charge. Cette dernière avouera avoir supporté les 17 années de relation conjugale difficilement. "Il m'a toujours offusquée et harcelée au point où j'avais tenté de me suicider une fois", a-t-elle révélé au tribunal en soulignant que son époux se trouvait dans son état d'esprit et qu'elle ne lui pardonnerait jamais de l'avoir atteinte dans son moral en lui ôtant sa fille, l'aînée des quatre qu'elle a eues de cet homme qui deviendra un bourreau. Dans un sévère réquisitoire, l'avocat général a écarté toute mansuétude et circonstances atténuantes que pouvaient espérer l'accusé et sa défense. Après avoir reconnu ses forfaits, dira-t-il, l'accusé est venu nous "embrouiller" avec un scénario que lui seul pourra croire en nous évoquant cette histoire de démence. Avec ses 20 ans de service dans la police, il est conscient mieux que tous des conséquences que pourra engendrer l'usage de l'arme. "Sa préméditation se confirme quand on sait qu'il a bien choisi ses victimes et l'endroit de ses cibles", a-t-il conclu en demandant au tribunal de prononcer la peine capitale à son encontre.
R. SALEM
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Posté Le : 07/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R SALEM
Source : www.liberte-algerie.com