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Prises d'otages en France



Prises d'otages en France
Les deux prises d'otages en France ont pris fin, vendredi après-midi, après l'assaut policier qui a tué tous les auteurs de ces attaques mais a fait aussi des morts parmi les otages, deux jours après l'attentat sanglant mené contre le journal français Charlie Hebdo.Les auteurs présumés de l'attaque mercredi à Paris contre le journal Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, ont été tués dans un assaut des forces de police françaises contre une imprimerie au nord-est de la capitale où ils retenaient un otage qui a été libéré indemne, selon des sources proches de l'enquête. Le second assaut policier a tué l'auteur de la prise d'otages dans le supermarché casher de Paris, selon des sources policières. L'assaillant serait lié aux suspects de l'attentat contre Charlie Hebdo, et est suspecté aussi d'avoir tué la veille une jeune policière municipale à Montrouge, dans la banlieue sud de la capitale. Après plusieurs détonations, des policiers ont pénétré dans le magasin. Au moins cinq otages ont été libérés peu après par des policiers.Cependant, quatre autres personnes ont été tuées lors de l'assaut ou de la fusillade qui s'était produite au début de la prise d'otage dans le supermarché, d'après la même source. Et selon une source sécuritaire, quatre blessés se trouvaient dans un état très grave. Après ce dénouement, le président français François Hollande s'adressera sous peu aux Français à la télévision, a annoncé l'Elysée. Marche aujourd'hui à ParisA la suite des attentats qui ont frappé la France ces derniers jours et provoqué un tollé international, une grande "marche républicaine" est prévue dimanche à Paris à l'appel de la quasi-totalité des dirigeants politiques, syndicaux et religieux de France. Le président François Hollande envisage d'y participer, selon son entourage. Plusieurs dirigeants européens ont déjà annoncé leur présence à la manifestation aujourd'hui à Paris, notamment le Premier ministre David Cameron, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et le président du Conseil européen Donald Tusk. D'autres rassemblements sont aussi prévus dimanche dans plusieurs grandes villes du pays. Des rassemblements en mémoire des victimes sont organisés, aussi, au Canada et aux Etats-Unis.Une marche silencieuse est prévue à Washington dimanche à 14H00 (19H00 GMT) en présence de l'ambassadeur de France Gérard Araud. Le défilé, ouvert à ceux qui souhaitent "s'associer à l'hommage rendu aux victimes et défendre la liberté" selon l'ambassade, aura lieu entre le Newseum, musée dédié à la presse, et le National Law Enforcement Officers Memorial, mémorial aux forces de l'ordre.Un rassemblement similaire est prévu à New York, à Washington Square, en début d'après-midi. A Québec, Montréal, Ottawa ou sur la côte pacifique à Vancouver au Canada, pays lui-même touché en octobre par deux attaques menées par des jeunes radicalisés aux idées islamistes, des marches silencieuses sont organisées à l'initiative de groupes citoyens. "En solidarité avec la manifestation qui se tiendra à Paris ce dimanche", une marche silencieuse se déroulera à Montréal dès 11H00 (16H00 GMT) pour se terminer devant le consulat général de France, a indiqué Séverine Boitier, l'une des animatrices du "Collectif Charlie Hebdo" de Montréal. Condamnation internationalePar ailleurs, les condamnations de l'attentat contre le journal Charlie Hebdo se poursuivent: la présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a fermement condamné jeudi l'attaque "terroriste" contre le siège du journal français. Il s'agit, selon elle, d'"une attaque claire contre la liberté de la presse et toutes les formes de liberté d'expression". En outre, une minute de silence a été observée jeudi au Conseil de sécurité des Nations unies en hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo. Et l'ambassadeur chilien qui préside le conseil en janvier, Cristian Barros Melet, a exprimé "la profonde tristesse du Conseil devant l'attaque intolérable qui a eu lieu mercredi à Paris".De leur côté, les imams des principales mosquées de France ont condamné, lors de la grande prière du vendredi, les violences commises au nom de l'Islam, dans leur réaction à l'attaque du journal Charlie Hebdo. Dans le même sillage, le chef de la plus haute autorité religieuse de Turquie, Mehmet Gormez, a dénoncé l'utilisation de l'Islam comme un prétexte pour l'attaque sanglante contre le journal français, jugeant que cette action "inacceptable vise toutes les confessions". Ban Ki-moon se dit "soulagé" et "solidaire" Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré vendredi "soulagé" à l'annonce de la mort des deux responsables de l'attentat contre Charlie Hebdo et a exprimé sa solidarité envers la France. "Je suis soulagé que ces terroristes aient été tués par les autorités françaises", a-t-il déclaré à la mission française auprès de l'ONU où il s'est rendu pour signer le registre de condoléances ouvert en hommage aux victimes de l'attentat."Au nom de l'Organisation des Nations unies, j'adresse mes sincères condoléances aux familles des victimes de l'effroyable attentat perpétré contre la revue Charlie Hebdo. Nous sommes solidaires du peuple français", a écrit en français M. Ban dans le registre. "J'ai confiance que, même dans ces jours sombres, la France continuera de montrer la voie de la liberté et de la tolérance", a-t-il ajouté. Obama aux Français: "Les Etats-Unis sont à vos côtés"Le président Barack Obama a affiché vendredi avec force la solidarité des Etats-Unis envers la France après les fusillades commises par des djihadistes à Paris ces derniers jours, mettant en avant les "valeurs universelles" comme la liberté qui lient les deux pays. "Je veux que les Français le sachent: les Etats-Unis sont à vos côtés aujourd'hui et seront à vos côtés demain", a déclaré M. Obama lors d'un discours à Knoxville, dans le Tennessee (sud), à l'issue de trois jours de terreur et d'attaques qui ont fait 17 morts et 20 blessés. Soulignant que son administration avait été en contact étroit avec le gouvernement français "tout au long de cette tragédie", M. Obama a noté que si "la menace immédiate" semblait écartée, le gouvernement français restait confronté à la menace du terrorisme et devait "rester vigilant". "Nos pensées et nos prières accompagnent les familles de ceux qui ont été directement touchés", a-t-il dit, rappelant, comme il l'a fait à plusieurs reprises ces derniers jours, que la France était "le plus vieil allié" des Etats-Unis. "Dans les rues de Paris, le monde a une nouvelle fois vu ce que les terroristes recherchent: ils n'offrent que haine et souffrances humaines", a-t-il poursuivi. "Nous défendons la liberté, l'espoir et la dignité de tous les êtres humains.C'est ce que la ville de Paris représente aux yeux du monde et cet esprit durera pour toujours".Le président américain avait effectué jeudi soir une visite à l'ambassade de France à Washington où il avait rendu hommage aux victimes de l'attentat contre l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo. "Vive la France!", avait-il notamment écrit dans le livre de condoléances. Lors d'une allocution solennelle vendredi, le président français François Hollande a souligné que la France avait "fait face" mais n'en n'avait cependant "pas fini avec les menaces dont elle est la cible". Le preneur d'otages de Paris a affirmé s'être "synchronisé" avec les tueurs de Charlie HebdoLe preneur d'otages du supermarché casher à Paris vendredi, Amedy Coulibaly, a affirmé avant sa mort à une télévision française avoir "synchronisé" son action avec les frères Kouachi, deux autres accusés de la tuerie de Charlie Hebdo.Dans un appel à la chaîne d'informations en continu BFMTV, Coulibaly, sorti de prison en mars 2014, s'est réclamé du groupe Etat islamique. Dans un appel séparé à la même télévision, Chérif Kouachi a affirmé pour sa part avoir été envoyé en France et financé par Al Qaïda au Yémen. Amedy Coulibaly a contacté BFMTV vers 14H00 GMT vendredi, alors qu'il retenait en otages les clients d'un supermarché casher dans l'est de Paris depuis deux heures. Il a alors affirmé à une journaliste avoir attaqué le magasin pour viser des juifs. Il a également déclaré avoir "synchronisé" son action avec celle des frères Kouachi. "Eux Charlie Hebdo, moi les policiers", a-t-il dit.Avant l'attaque du supermarché casher vendredi, qualifiée d'"acte antisémite effroyable" par le président français François Hollande, Amedy Coulibaly était déjà suspecté d'avoir abattu une policière jeudi à Montrouge, dans la périphérie sud de Paris.Le contact entre BFMTV et Chérif Kouachi a eu lieu alors que le djihadiste et son frère Saïd, en cavale depuis l'attaque sanglante contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi, étaient retranchés avec un otage dans une imprimerie à 40 km au nord-est de Paris. Dans ces échanges, Chérif Kouachi a affirmé que son voyage au Yémen en 2011 avait été financé par l'islamiste américano-yéménite Anwar al-Awlaki, tué au Yémen lors d'une frappe d'un drone américain le 30 septembre 2011. Il a dit avoir été missionné pour agir en France par Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), branche d'Al Qaïda en Arabie Saoudite et au Yémen. Juste après la tuerie de Charlie Hebdo, l'un des deux agresseurs avait lancé à un automobiliste à qui ils avaient volé sa voiture: "Dites que nous sommes Al Qaïda au Yémen". Fin tragiqueCette séquestration s'est soldée par le décès d'au moins trois otages, a indiqué la police. Un des agresseurs, Amedy Coulibaly, un délinquant multirécidiviste, a été tué lors de l'assaut. Deux policiers ont aussi été blessés au moment où ils tentaient de libérer les otages, au nombre total de 15 à 20, selon la police. Le preneur d'otages aurait piégé le magasin spécialisé dans les produits casher. Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si les otages ont été tués lors de l'assaut ou lors de la fusillade intervenue plus tôt dans la journée dans l'épicerie. Selon une source sécuritaire, quatre blessés se trouvaient par ailleurs dans un état très grave.Amedy Coulibaly, un Africain de l'Ouest de 32 ans, était déjà suspecté d'avoir tué la veille une jeune policière dans le quartier de Montrouge, dans la banlieue sud de Paris, et blessé une tierce personne. L'homme aurait également un lien avec les frères Kouachi. "Une immense tristesse pour tous ceux qui ont perdu la vie et des remerciements du fond du c?ur aux forces de l'ordre qui sont intervenues avec une maîtrise et un sang-froid qui fait leur honneur", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Situation inéditeLes autorités françaises ont dû gérer une situation sans précédent: deux prises d'otages à 50 km de distance perpétrées par des personnes lourdement armées et résolues, dernier acte d'une tragédie entamée mercredi avec l'attentat contre "Charlie Hebdo". Le quartier près du supermarché juif à Paris a été complètement bouclé et tous les occupants des immeubles avoisinant ont été priés de rester chez eux. Les écoliers ont été confinés dans leurs établissements. Des policiers en tenue d'intervention ont petit à petit pris position, protégés par des boucliers.Le président François Hollande devait intervenir en direct à la TV dans la soirée, a annoncé l'Elysée. Vendredi, jour de prière pour les musulmans, a également été l'occasion en France d'un hommage spécifique rendu aux victimes de la tuerie contre "Charlie Hebdo" dans toutes les mosquées du pays.




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