Nécessité - On devrait former nos infirmiers en oncologie médicale pour qu'ils puissent mieux prendre en charge les malades.
Lors de l'ouverture hier de la première rencontre nationale de deux jours, des paramédicaux en oncologie, à l'hôtel Le Méridien, d'Oran, les communicants ont appelé à une bonne formation des infirmiers, afin d'arriver à une meilleure prise en charge des malades souffrant de différentes pathologies cancéreuses.
«L'infirmier est plus que jamais un maillon essentiel de la chaîne de soins en raison de sa connaissance des patients», a souligné le paramédical Bouguetaya du CHU de Tlemcen, dans son intervention intitulée «L'infirmier en oncologie...métier en pleine mutation».
L'intervenant estime que le métier d'infirmier a beaucoup évolué. Le cancer implique rupture, déséquilibre et bouleversement, selon le psychologue Saifour du CPMC de Mustapha-Pacha (Alger). Le soignant, en tant que collaborateur du médecin, doit s'adapter à son malade, créer un bon contact, écouter et prendre en compte ses besoins. Saifour a appelé à une formation psychologique du soignant qui permettra d'éviter certains comportements, de jouer son rôle apaisant et de réorganisateur à travers la qualité de la relation établie avec le soignant et son entourage. «L'infirmier est la base de l'oncologie médicale. Il doit se former», estime-t-il. Proposant une nouveauté, «la consultation infirmière», pour l'amélioration de la prise en charge du patient, l'infirmière de la santé publique, Mme Benali du CHU d'Oran, se joint à cette vision à travers sa communication sur «l'apport psychologique de l'infirmier aux patients cancéreux». D'après elle, le soutien psychologique du malade vise à un déroulement harmonieux du traitement ainsi qu'à une communication sans tabous.
Lors de cette rencontre scientifique de haut niveau, organisée par le laboratoire Roche sous le thème : «Prendre soin une journée de celles et de ceux qui prennent soin chaque jour», ont également eu l'occasion de débattre de leur situation et de leur vécu au sein des services de cancérologie. L'un d'eux a crié à «l'enfer», vécu avec les malades cancéreux «c'est une angoisse. On meurt jeune et on fond petit à petit. Il nous faut des psychologues», a-t-il fait savoir, appelant à une formation spécifique des paramédicaux.
Enviant le service d'oncologie de Tizi Ouzou pour ses moyens, pour le confort du soignant et le bien du soigné, selon Mme Aït Chaâbane, qui est intervenue sur l'expérience de son service, des infirmiers d'autres wilayas disent que outre le nombre important de malades, ils travaillent dans des conditions difficiles. Enfin, une jeune infirmière de 27 ans de Mascara exerçant depuis 6 ans en oncologie et ayant perdu son père suite à un cancer, s'est interrogée, pour sa part, sur les raisons qui font fuir les infirmiers. «Il faut juste aimer le métier», a-t-elle estimé.
D'autres communications sont prévues ce samedi matin lors des séances du 2e jour de cet espace d'échanges.
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Posté Le : 09/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Souad Labri
Source : www.infosoir.com