Algérie

Prise en charge des parturientes: Hasbellaoui intransigeant



Résoudre le problème de la prise en charge des femmes enceintes et leurs enfants, demeure une priorité absolue que doivent assumer les autorités sanitaires au niveau local. Dans ce cadre, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui fait savoir hier à Alger que les directeurs de la Santé et de la Population (DSP) ont été instruits de façon ferme pour le suivi de la parturiente. «Tous les DSP ont été fermement instruits pour le suivi de la femme enceinte, à travers un dossier de parturiente qui doit s'inscrire dans un service de maternité dès le 3e trimestre, afin de permettre au directeur de la structure hospitalière de lui assurer une bonne prise en charge», a déclaré le ministre en marge de la rencontre sur la Campagne pour l'amélioration de la mortalité maternelle en Afrique (Carmma). Les femmes enceintes ont désormais, ajoute-t-il, «le droit de choisir l'établissement qui leur sied pour donner naissance à leur bébé», avant d'insister sur la nécessité de la prise en charge de toutes les parturientes sur l'ensemble du territoire national. Lors de son intervention en plénière, M. Hasbellaoui a passé en revue les efforts engagés par l'Algérie dans le sens de la réduction de la mortalité mère/enfant, citant, entre autres, le Plan de prise en charge de la femme enceinte, mis en place en 2017, le Plan national de la réduction accélérée de la mortalité maternelle de 2015, ainsi que le Standard référentiel sur le parcours de la femme gestante.Des efforts qui, soutient-il, ont permis la réduction du nombre de décès en couches de 230 pour 100.000 naissances vivantes (NV) durant la période 1985-1989 à 57,7 pour 100.000 NV en 2017. «Il en est de même pour la courbe de la mortalité infantile, passée de 46,8 décès pour 1000 naissances en 1990 à 21 décès pour 1000 naissances en 2017», a poursuivi le ministre, soulignant que «la réduction de cette double mortalité demeurera une priorité de la politique nationale de santé». Dans ce cadre, il précise que «cet objectif est un défi permanent impliquant la mobilisation de tous et l'engagement soutenu au plus haut niveau pour qu'aucune femme ne meure en donnant la vie», avant d'assurer que l'Algérie «a souscrit à toutes les initiatives internationales et régionales» en la matière, dont la Carmma, lancée en 2009 par l'Union africaine (UA).
De son côté, la représentante de l'UA, Mme Margaret Agama-Anyetei, a évoqué les avancées réalisées par l'Algérie pour réduire le nombre de décès en couches. Elle a plaidé dans ce sens «pour le partage des bonnes pratiques à l'échelle continentale, sachant que sur les 800 décès/jour au monde, l'Afrique se place en pole position dans ce décompte», dit-t-elle.
Le terrain reste pénible
Dans ce même sillage, le représentant de l'Autorité intergouvernementale pour le Développement en Afrique, M. Mahetme Girum Hailu a insisté sur l'impératif de renforcer les actions permettant la prise en charge des populations ciblées, citant les cas des réfugiés et des déplacés en raison de la pauvreté et de l'instabilité propres au continent. Même si les garanties du ministre de la santé concernant les efforts consentis depuis des années par l'Etat pour la prise en charge des femmes enceintes sont à un certain degré rassurantes, les maux des patientes et aussi du personnel de la santé persistent sur tous les plans dans les services gynécologiques des hôpitaux du territoire national, notamment durant l'été.
Le nombre de ces services pour couvrir les besoins en la matière de tout le pays, surtout dans les régions du Sud, celui des médecins gynécologues et des sages-femmes restent à déplorer.
Il faut ajouter à cela que même les cliniques gynécologiques privées qui ont, à un certain degré, comblé le vide de la prise en charge des femmes enceintes et de leurs bébés, les tarifs de ces dernières restent inaccessibles.
Que fera un père famille, qui n'a d'autre choix que de se diriger vers une clinique privée, en état d'urgence, alors qu'il ne perçoit qu'un salaire de 35 000 Da pour payer les frais d'accouchement de 45 000 DA voire 50 000 dans le cas d'une césarienne.


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