Le cancer avance sans que la prise en charge adéquate des malades suive. Les associations d'aide aux malades ont, encore une fois, tiré la sonnette d'alarme hier pour dénoncer la situation alarmante que vivent les malades.
F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Invitées hier au quotidien DK News, les associations d'aide aux personnes atteintes du cancer sont revenues sur la prise en charge approximative de cette maladie grave. Si les appels se sont multipliés ces derniers mois, la situation n'a pas changé, rappellent les conférenciers qui dénoncent l'absence de réaction de la tutelle et la bureaucratie qui complique la situation. Pour Mme Gasmi, de l'association Nour Eddouha, il est nécessaire d'attirer l'attention sur la situation des malades résidant dans les régions isolées du pays, loin des grands centres urbains. A cet effet, elle citera l'exemple du Grand Sud et aussi de la région de Reggane où le nombre de malades est important. «Reggane est la première région concernée par la maladie et on n'y trouve pas de centre de cancérologie. Les effets des essais nucléaires ont pourtant eu des impacts dévastateurs et les autorités le savent. Il ne s'agit pas seulement de commémorer l'événement chaque année mais plutôt d'assurer une prise en charge des personnes touchées», a déclaré l'intervenante notant que devant le manque de prise en charge, les malades vont vers une mort certaine. L'oratrice abordera, par ailleurs, la question épineuse de la radiothérapie, qui, selon elle, est un véritable couloir de la mort pour les malades, étant donné l'incapacité des structures spécialisées à prendre en charge le nombre important des malades. Ces derniers se retrouvent, donc, avec des rendez-vous éloignés qui hypothèquent leurs chances de survie. «Les centres déjà existants sont insuffisants et si ces malades sont évacués à l'étranger, demeurera le problème de l'assistance et de la barrière de la langue. Il faut dire que l'Etat est absent», explique encore l'intervenante qui mettra l'accent sur les difficultés rencontrées au niveau de la CNAS. Pour sa part, le docteur Benachenou, coordinateur de l'Association Nour-Eddouha, dira que tout le monde doit se mettre à la place des malades et de leurs familles : «Les responsables ont, eux, la possibilité d'évacuer dans la journée même les membres de leurs familles atteints de la maladie. Ce n'est pas possible pour le commun des citoyens», s'indigne l'intervenant. Il évoquera, de ce fait, les commissions spécialisées chargées de la prise en charge du plan cancer à l'horizon 2050 et qui tarderont à donner des résultats concrets. «C'est devenu facile, on impute tout à l'Etat, mais il faut commencer à citer précisément les responsables qui ne font pas leur travail et mettent en péril la santé des malades», a déclaré le spécialiste. Il préconisera aussi de soulager les structures spécialisées en utilisant notamment les polycliniques pour différents soins des malades, du fait que les potentialités existantes ne sont pas utilisées, a-t-il précisé. Annonçant 40 000 nouveaux cas par an, les spécialistes présents, notamment ceux de l'association El Fedjr, plaideront pour une prise en charge multidisciplinaire.
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Posté Le : 04/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : F Z B
Source : www.lesoirdalgerie.com