Algérie

Prise en charge des hémangiomes infantiles : Pour la mise en place d'un registre national



Le président de la Société algérienne de dermatologie pédiatrique, le Pr Bekkar Bouadjar, a plaidé, jeudi à Alger, pour la mise en place d'un registre national de prise en charge des hémangiomes infantiles estimés à 4000 cas au niveau national.Intervenant en marge du 10e Congrès franco-maghrébin de dermatologie pédiatrique, il a indiqué que la mise en place de ce registre national avait pour objectif la classification de ces angiomes et la rationalisation de leur prise en charge médicale.
Les hémangiomes sont classés parmi les malformations congénitales bénignes constituées d'une agglomération de vaisseaux sanguins qui régressent avec le temps, après une prise en charge médicale. 10 % de ces tumeurs se présentent sous deux formes, la 1re est superficielle, apparaissant sur la peau. Quant à la 2e forme, elle est sous-cutanée, atteignant les organes internes. La pathologie se présente parfois sous forme mixte.
Le président de la Société algérienne de dermatologie pédiatrique a salué la décision du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, concernant l'importation d'un nouveau médicament sous forme de suspension, destiné à la prise en charge des hémangiomes infantiles au niveau des hôpitaux et, par la suite, au niveau des officines privées. Le Pr Bouadjar a, d'autre part, appelé à l'impératif remboursement par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) des séances de prise en charge au laser de ces tumeurs, au niveau des cliniques privées, au vu de leur coût élevé. Le professeur a, par ailleurs, affirmé que le progrès scientifique «n'est pas encore parvenu à déterminer l'étiologie de cette pathologie, estimant à ce propos qu'une partie peut être imputée à des facteurs purement génétiques».
Outre les hémangiomes, le congrès a mis l'accent sur d'autres thèmes importants, dont la pathologie du siège (érythème fessier), la pathologie des cheveux et des ongles chez l'enfant, l'éducation thérapeutique auprès des mères dans l'eczéma (dermatite atopique) chez l'enfant, qui touche 1 enfant sur 10. Dans ce cadre, le Pr Bouadjar a mis l'accent sur la nécessité de renforcer l'éducation thérapeutique chez la mère concernant le mode d'utilisation des crèmes et des corticoïdes dans la prise en charge de la dermatite atopique (eczéma atopique) pour éviter à l'enfant de contracter un asthme ou une allergie, citant l'expérience «réussie» du CHU Mohamed Lamine Debaghine dans ce domaine.
Il a appelé à élargir l'expérience des CHU au secteur privé pour perfectionner la prise en charge de l'eczéma atopique de façon à améliorer la qualité de vie de l'enfant et rationnaliser l'utilisation des corticoïdes. Dans ce cadre, Alain Delarue, dermatologue français, a insisté sur l'impératif de rationnaliser l'utilisation des médicaments dans le domaine de la prise en charge des hémangiomes. Le spécialiste, qui a mis en garde contre l'utilisation de certains médicaments pour la prise en charge de ces tumeurs chez les prématurés, vu leurs effets secondaires, a appelé à former les sages-femmes, les généralistes et les pédiatres en matière de dépistage précoce des hémangiomes, pour optimiser la prise en charge et éviter toute complication.
Dans ce cadre, il a rappelé les recommandations européennes sur les risques de la mauvaise utilisation de certains types de médicaments pouvant entraîner des cardiopathies, des affections des bronches et l'augmentation du taux de sucre dans le sang, particulièrement chez la catégorie qui souffre de malnutrition.


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