Les associations de lutte contre le cancer interpellent encore une fois
les pouvoirs publics, les appelant à définir rapidement le plan cancer. Elles
demandent au ministère de la
Santé et de la
Réforme hospitalière ainsi qu'au ministère du Travail et de la Sécurité sociale d'identifier
les différentes solutions appropriées pour surmonter les insuffisances dans la
prise en charge de cette catégorie de malades. Après avoir proposé la prise en
charge des cancéreux à l'étranger, notamment pour des cures de radiothérapie et
chimiothérapie et après le refus des autorités, elles proposent le recours au
secteur privé algérien pour lutter contre le cancer et permettre aux malades
algériens des soins et un traitement à temps. Le président de l'association
d'aide aux malades atteints de cancer El Badr de Blida, le Dr Moussaoui, estime qu'il serait préférable de soutenir le
secteur privé et encourager la création de centres d'oncologie privés pour
soigner nos malades cancéreux dans notre pays «puisque c'est une question de
moyens, nous avons des potentialités financières importantes capables de
remédier au manque de structures, d'équipements et de médicaments et nous avons
également des potentialités humaines très importantes, l'Algérie compte
d'éminents oncologistes et d'éminents cancérologues», a-t-il souligné. «Nous
souhaitons que des conventions soient signées entre le privé et le public pour
la prise en charge des cancéreux», a-t-il souligné, ajoutant que «l'important
pour nous en tant qu'association est de voir nos malades soignés et traités
dans de bonnes conditions».
Pour sa part, la présidente de l'association de lutte contre le cancer Nor Doha, Mme Gasmi, s'est dite
tout à fait d'accord pour un soutien par le secteur privé pour le remboursement
des médicaments, notamment. «Tout le monde sait que les médicaments nécessaires
à la chimiothérapie sont excessivement coûteux, ce qui empêche automatiquement
le malade de se soigner chez le privé», a-t-elle déclaré.
Il faut noter que les centres d'oncologie privés ne sont pas très
nombreux dans notre pays. Le premier centre privé d'oncologie médicale d'Alger,
qui a ouvert ses portes en 2010,
a fermé «pour des raisons internes», nous dit-on. Celui
de Blida, dont l'annonce d'ouverture a été faite en 2009, n'a pas encore ouvert
ses portes. Le centre d'oncologie médicale privé de la wilaya d'Oran «chôme», bien
qu'il ait obtenu son agrément ministériel en 2005. Son responsable, le Dr Aïd Abdelhamid, explique cet état de fait par l'absence de
soutien de l'Etat en ce qui concerne les médicaments nécessaires à la
chimiothérapie. Le Dr Aïd déplore le fait que des centres d'oncologie privés
fonctionnent à moins de 1% de leurs capacités, en raison d'un problème de
dotation en médicaments nécessaires à la chimiothérapie. Il explique que ces
médicaments sont onéreux et réservés sous couverture de la sécurité sociale
particulièrement au secteur public. C'est-à-dire qu'ils sont remboursés par la
sécurité sociale exclusivement pour les structures publiques. Et d'ajouter que
ces médicaments ne sont pas remboursés par les organismes de la sécurité
sociale dés qu'ils franchissent la porte du privé. Notre interlocuteur a cité
le cas des centres d'oncologie français privés et publics, mis sur un même pied
d'égalité. Il souligne que les deux plus grands centres anti-cancer privés de
France, en l'occurrence Gustave Roussy et l'Institut Curie, contribuent non
seulement au traitement des malades mais également à la recherche et à
l'enseignement médical. «Ils sont classés par l'Etat français établissements
d'intérêt public». Le docteur Aïd s'interroge pourquoi des conventions sont
signées entre la sécurité sociale et des cliniques privées en chirurgie
cardiaque et en hémodialyse et pas en cancérologie. Pourtant, rappelle-t-il, le
cancer constitue un véritable problème de santé publique avec environ 40.000
nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année, dans notre pays. Et seuls 10.000
cas sont pris en charge alors qu'environ 30.000 périssent dans la souffrance
totale.
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Posté Le : 13/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com