Algérie

Prise en charge des cancéreux: Des équipements en panne depuis plusieurs mois


Prise en charge des cancéreux: Des équipements en panne depuis plusieurs mois
Le président de la Société algérienne d'oncologie, Pr Kamel Bouzid, a appelé hier à Alger à «optimiser» l'utilisation des équipements thérapeutiques dans les hôpitaux publics pour une meilleure prise en charge des cancéreux en Algérie, déplorant que des accélérateurs de radiothérapie et du matériel d'imagerie soient en panne depuis plusieurs mois dans des établissement de santé relevant du secteur public. «Il est vrai que la prise en charge des cancéreux en Algérie est meilleure comparativement aux années précédentes et peut être encore améliorée pour peu que les moyens soient optimisés», a indiqué Pr Bouzidi qui était l'invité de la Chaîne 3 de la Radio nationale.Evoquant les «énormes progrès» enregistrés à la faveur du lancement du Plan anti cancer 2015-2019, Pr Bouzidi a relevé qu'une dizaine de centres publics de radiothérapie sont actuellement fonctionnels, auxquels s'ajoutent 5 centres privés, ce qui fait que le retard accusé en 2012 est «largement résorbé» au niveau national.
Il a rappelé que le nombre d'accélérateurs de radiothérapie est passé de 6 à 30 accélérateurs, citant l'exemple du centre anti-cancer de Tlemcen qui a été mis en service depuis une vingtaine de jours, ce qui permet de soulager la pression sur le centre anti-cancer d'Oran.
A une question sur le nombre de personnes atteintes de cancer, il a indiqué que l'incidence augmente régulièrement, précisant que le nombre de nouveaux cas recensés est passé de 80 pour 100.000 en l'an 2000 à 130 pour 100.000 actuellement.
En ce sens, il a estimé qu'»il faut mettre en place un plan de prévention contre le cancer que d'envisager une action purement thérapeutique».
Citant l'exemple du cancer du sein chez la femme en Algérie, il a relevé qu'»il y a 10.000 nouveaux cas par an actuellement pour passer à 15.000 nouveaux cas/an en 2020", précisant que «les coûts de prise en charge sont estimés entre 300.000 DA et 5 millions DA par patiente car il y a des médicaments qui coûtent environ 40.000 euros par patiente et par an».
Par ailleurs, il a relevé que le cancer colorectal est en «nette progression» en l'Algérie aussi bien chez l'homme que la femme en raison des changements dans le régime alimentaire, soulignant que depuis 18 mois des campagnes de dépistage pilote du cancer colorectal sont lancées dans le but d'établir des diagnostics précoces.
Pour ce qui est des équipements, Pr Bouzidi a déploré les «problèmes de maintenance» concernant notamment les scanners de simulation, citant l'exemple du scanner de l'hôpital de Constantine qui est en panne depuis près de deux mois à cause d'un «problème banal de maintenance, alors que cela n'existe pas dans le secteur privé». «Ces problèmes sont liés directement aux gestionnaires des hôpitaux et non pas au personnel médical ou paramédical», a-t-il asséné, soulignant que «tout fonctionne dans le secteur privé où l'on ne se plaint pratiquement pas de pannes de matériels ou d'équipements.» En outre, il a indiqué qu'en oncologie médicale, «l'une des failles majeures en Algérie consiste en l'absence d'enregistrement de médicaments innovants depuis 5 ou 6 ans, sans aucune explication de la part du ministère de tutelle et de la pharmacie centrale», faisant observer que «ce sont des médicaments validés en Europe et en Amérique».
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