Algérie

Prise de conscience



Prise de conscience
Interrogations - A deux années de la fin du troisième plan quinquennal du développement, le gouvernement cherche encore à comprendre où réside le mal et quelle est la source des multiples obstacles auxquels les citoyens font face quotidiennement et qui leur ont rendu la vie insupportable sur tous les plans.
En mai dernier, le président de la République avait, en effet, chargé le Conseil national économique et social (Cnes) de «sonder» la réalité du terrain afin, semble-t-il, de tenter de remédier aux failles des précédents plans quinquennaux et lancer de nouveaux projets qui répondraient aux réelles aspirations de la population.
Le président du Cnes et ses proches collaborateurs ont commencé à sillonner les différentes régions du pays, depuis le 5 septembre, pour se concerter avec les citoyens. «La concertation que le Cnes va lancer sera un espace de communication et d'écoute et elle se fera de la base au sommet, selon l'approche voulue expressément par le président de la République», a affirmé M. Babès lors d'une conférence de presse.
Cette concertation, qui sera entamée à partir des communes, consistera, a-t-il dit, avant l'entame de cette opération, en une «auscultation» de la réalité socio-économique des régions visitées. Le long «marathon» sera conclu par la tenue, à Alger, des assises nationales sur le développement local le 22 décembre prochain. La démarche du Cnes pouvait être appréciable si elle avait été lancée il y a quelques années. Car il y aurait eu suffisamment de temps pour élaborer des programmes de développement adéquats et ils auraient été réalisés dans les délais. La plupart des citoyens estiment qu'il est trop tard pour lancer des consultations autour des priorités à l'heure actuelle. «On dit que les assises nationales auront lieu en décembre 2011.
Etablir une synthèse de l'ensemble des ratages à réparer, des retards à rattraper et des projets en perspective prendra encore plusieurs mois, alors que la population est déjà étouffée par des problèmes multiples. Sincèrement, nous avons l'impression que ces concertations avec les citoyens ne sont qu'un moyen pour calmer les esprits», déplorent, à l'unanimité, des citoyens interrogés à cet effet. «Les citoyens ont exprimé leurs doléances, à plusieurs reprises, à travers les actes de protestations et émeutes.
Même les présidents d'APC, qui connaissent parfaitement les besoins de leurs communes en matière de développement, se trouvent incapables de lancer des projets car leur volonté est ligotée par le code communal. Ces rencontres de concertation sont une démarche vaine qui ne mènera qu'à irriter davantage les citoyens des quatre coins du pays», estiment d'autres. Lors d'une récente réunion à Béchar, des habitants n'ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur la politique du développement adoptée jusque-là. «Le chef de l'Etat avait donné l'ordre de construire 100 locaux commerciaux au profit des jeunes dans chaque commune. Mais allez voir dans quel état ils sont ! ils sont devenus simplement des écuries, alors que le chômage nous gangrène», a lancé un représentant des jeunes. Ecouter et promettre ne peuvent désormais plus agir en antibiotique'


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