Algérie

Prise de choix pour les pirates Somaliens



Prise de choix pour les pirates Somaliens
Un capitaine américain en otage après une attaque de pirates contrée par l'équipage. En ce début d'année 2009, les pirates des côtes somaliennes, connues pour être les plus dangereuses au monde, ont le vent en poupe. On leur attribue 130 attaques de navires marchands en 2008, soit une hausse de plus de 200% par rapport à 2007, selon le Bureau maritime national. Devant l'ampleur du désastre, de nombreux pays ont dépêché, ces derniers mois pour sécuriser les routes commerciales, des navires de guerre au large des côtes de ce petit pays, sans Etat central depuis la chute en 1991 de son dernier dictateur. Malgré la mise en place de cette importante force navale, ces nouveaux pirates, bien armés, continuent leur tour de force : entre samedi et mardi, ce sont cinq bateaux, français, allemand, yéménite, britannique et taïwanais, qui ont été capturés dans l'océan Indien. Mais c'est mercredi, au lendemain d'un appel à la vigilance des forces multinationales de lutte contre la piraterie, qu'un nouveau sommet a été atteint. Alors qu'aucun navire portant pavillon américain n'a été la victime de piraterie depuis deux siècles, le porte-conteneurs Maersk Alabama, un navire affrété par l'organisation World Food Program et contenant plusieurs milliers de tonnes de maïs à destination de l'Ouganda et de la Somalie, a été attaqué. Si l'équipage a pu reprendre en quelques heures le contrôle du navire et retenir l'un des quatre pirates, il négocie toujours par radio le retour de son capitaine Richard Phillips, détenu dans un canot de sauvetage à cours de carburant.Si Bryan Whitman, jeune porte-parole du Pentagone, déclare que cette situation doit se régler de manière pacifique, Abdi Garad, chef d'un groupe de pirates de la localité d'Eyl, se déclare « prêt à renforcer ses collègues » tandis qu'un croiseur lance-missiles américain surveille la situation. Bien qu'il faille espérer qu'elle aura une issue heureuse, le problème reste entier : « En dépit du renforcement de la présence navale dans la région, il est peu probable que les bâtiments maritimes et l'aviation soient assez proches pour venir en aide à des navires au moment d'une attaque », a reconnu la force maritime multinationale américaine. Par ailleurs, Abdullahi Saïd Samatar, ministre de la Sécurité du Puntland, a déclaré à Reuters que « la communauté internationale ferait mieux de (nous) donner un million de dollars pour aider à chasser les pirates, plutôt que d'en dépenser avec tous les navires de guerre au large ». Suite à la chute du général Siad Barre en 1991, le Puntland, région du Nord-Est somalien, s'est autoproclamé indépendant en 1998, un an après la région du Somaliland. Dans le reste du pays, c'est la voix des seigneurs de guerre et des prédicateurs islamistes qui fait loi. Bien qu'un gouvernement somalien de transition, basé au Kenya, soit né en 2000, il ne peut pallier la misère qui s'échange facilement, sans doute, contre cette vie de pacha que racontait récemment un jeune pirate somalien au Los Angeles Times : « Il y a plusieurs années, nous vivions de la pêche, mais aujourd'hui nous avons beaucoup d'argent. Nous avons des voitures luxueuses, de grandes maisons et tout ce dont nous avons besoin dans notre petit village. »


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