L'expert français dans le renseignement, Yves Bonnet, a affirmé lundi qu'aucune option que celle retenue par l'Algérie pour sauver le plus grand nombre d'otages, retenus trois jours durant dans le complexe gazier d'In Amenas, "n'était concevable, ni possible".
"Aucune option que celle retenue par l'Algérie n'était concevable, ni possible, ni politiquement, ni tactiquement. Sur le terrain, seuls les services et l'armée algérienne possédaient la connaissance et la capacité +interventionnelle+ propre à assurer le succès", a déclaré le président du Centre international de recherche et d'études sur le terrorisme et d'aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT1), dans un entretien à l'APS.
Pour l'ancien patron de la Direction française de la surveillance du territoire (DST), prétendre que des services étrangers auraient mieux fait relève de "l'imbécillité pure".
"Tout connaisseur de ce type de guerre sait parfaitement que la connaissance des lieux, des assaillants, des conditions de combat sont plus fondamentales que le maniement des explosifs, des armes +spéciales+ et autres gadgets", a-t-il expliqué.
Répondant à certaines critiques selon lesquelles l'Algérie a opté "promptement" pour la fermeté au lieu de privilégier d'abord le dialogue avec les assaillants, l'expert dans les questions du terrorisme a estimé que "la négociation, outre qu'elle eût été tenue comme une marque de faiblesse face à des criminels et trafiquants sans foi -j'y insiste- ni loi, se serait avérée à moyen terme désastreuse".
"Quand vous attaquez une ville et que vous êtes obligé de recourir aux bombardements aériens, vous préoccupez-vous des victimes civiles au sol ' Savez-vous combien de Français innocents sont morts sous les bombes américaines et anglaises en 1944 ' Et qui le leur reproche '", s'est-il demandé, avant de souligner qu'il "n'y a pas de libération d'otages dans une situation analogue sans victimes". A ses yeux, il vaudrait mieux se préoccuper des conditions dans lesquelles ce gisement était protégé et par qui.
"Je suggère qu'une commission d'enquête algérienne à laquelle des experts internationaux seraient associés comme observateurs, soit diligentée afin de tirer au clair ce +background+ et de confondre les donneurs de leçons", a-t-il préconisé, annonçant que le CIRET-AVT qu'il préside est prêt à y participer directement ou par sa branche algérienne.
A la question de savoir si la prise d'otages de Tiguentourine avait un quelconque lien avec ce qui se passe au Mali, M. Bonnet a affirmé qu'il est "évident" que cette opération a été minutieusement préparée et que son déclenchement "n'a pas été conditionné par l'intervention française au Mali".
"Les terroristes-trafiquants qui ont opéré à partir de la Libye, cela crève les yeux, ont simplement saisi une opportunité", a-t-il opiné, rendant hommage "non seulement aux victimes mais aux officiers et aux soldats algériens qui ont aussi risqué et donné leurs vies".
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Posté Le : 21/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz