Algérie - A la une


Priorité aux leurs
Chauvinisme - «Je suis sous le choc (') Il faut être Saoudien pour pouvoir jouir de tous ses droits'»
C'est en ces termes que Salim a fait part de son ahurissement face à la situation qu'il a vécue dans ce pays, où il a travaillé au centre Choumouâ El-Amel, en tant qu'orthophoniste, durant quatre ans. Il est rentré au pays avec une seule idée en tête : la ségrégation raciale qu'il a subie. «Aujourd'hui, je peux être fier de mon pays qui ouvre ses portes aux étudiants saoudiens. Ce qui ne nous était pas permis là-bas. Nous n'avons pu bénéficier d'aucune formation au sein du centre, même pas à titre privé. Je me demande pourquoi l'Algérie permet aux Saoudiens de suivre des études dans notre pays sans qu'il en soit de même pour nous en Arabie saoudite.» En tous les cas, «il faut être originaire de ce pays pour pouvoir jouir de tous ses droits».
Salim poursuit : «Je vous cite un exemple : quelle que soit leur origine, les jeunes bacheliers étrangers n'ont pas accès à l'université en Arabie saoudite. Même pas ceux qui ont poursuivi leurs cursus primaire et moyen dans ce pays et y ont décroché leur bac, ou y sont nés. C'est absurde !
«On éprouve toutes les difficultés du monde à revenir avec un minimum de bagage de ce royaume», a-t-il encore révélé. «Ecoutez, c'est simple. Vous avez beau être Arabe ou musulman ('), si vous n'êtes pas originaire des pays du Golfe, vous serez toujours considéré comme un étranger' Pour ma part, je suis rentré au pays pour retrouver ma femme. Pourtant pharmacienne, elle n'a pas pu me rejoindre dans ce pays pour la simple raison qu'elle n'a pas le droit d'y exercer son métier.»
Ce n'est pas le cas de Djalil, 28 ans, psychologue, qui a finalement réussi à rejoindre sa femme, Leïla, à Dammam près d'un mois et demi de séparation après leur mariage. Djalil a eu la chance de travailler durant deux ans avec sa femme dans le même centre. Pourtant il a choisi de rentrer en Algérie «pour plusieurs raisons».
«J'ai vécu une très mauvaise expérience. J'ai été marqué par des coups bas venant de certains collègues égyptiens qui n'ont eu de cesse d'essayer de me piéger, surtout que j'étais le seul Algérien. Ils m'ont empoisonné l'existence et ont même tenté de s'immiscer dans ma vie privée», nous a-t-il divulgué.
«Ce centre est chapeauté par des Palestiniens, qui, eux-mêmes, nous considèrent comme des «machines à exploiter» sans le moindre scrupule. En plus, même les formations proposées dans ce centre sont à notre charge.
Ce n'est pas tout. Bien que ma femme ait donné satisfaction, elle n'a bénéficié d'aucune augmentation de salaire.
A mon arrivée, j'ai eu droit à un appartement à l'intérieur de ce centre, sans plus. Nous avons été obligés, ma femme et moi, d'acheter une télévision, un réfrigérateur'
D'ailleurs ceux trouvés par ma femme dans sa chambre à son arrivée ont été récupérés par les Saoudiens. Nous avons été également confrontés au problème du transport censé être pris en charge dans le cadre de notre contrat. Le comble est qu'il ne faut pas tomber malade dans ce pays. En plus, il est strictement interdit à la femme de conduire ou de sortir seule dans la rue.»


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