Algérie

Printemps ou cauchemars arabes ?



Je me souviens vaguement d'une réplique de Molière dans le : "Bourgeois Gentilhomme" où il était question de rime et de vers. Ne sachant pas ce que signifiaient ces dernies vocables, Monsieur Jourdain demande des explications à son précepteur. Celui-ci lui explique que tel mot prononcé par Monsieur Jourdain relevait de la rime et tel autre du vers. Lequel Monsieur Jourdain répond : "si c'est ainsi, j'ai finalement toujours fait de la rime et des vers sans que je le sache."

j'avoue humblement ignorer les sens exacts des mots : philosophie et philosophe. Autodidacte, Je ne suis rien et je ne sais rien. Je me contente, faute de mieux, pour masquer mon infinie ignorance, de l'humble rôle de butineur occasionnel de quelques cultures universelles. Peut-être ai-je toujours philosophé sans le savoir.

J'appartiens à celles et ceux qui ont vu dans "Le Printemps arabe" les germes d'un totalitarisme obscurantiste. Je craignais et crains encore de voir ce Printemps se transformer, si ce n'est déjà fait, en cauchemar. Je connais des irakiens, des afghans, des tunisiens, des égyptiens, des libyens, de plus en plus nombreux, qui expriment à voix haute, en publique, leur nostalgie de leurs anciens tyrans qu'ils pleurent à chaude larmes.

"Cent ans de tyrannie sont préférables à un seul jour d'anarchie et un seul jour d'anarchie et pire que cent ans de tyrannie", dit le philosophe andalou, Ibn al Arabi.

Partout où "nos amis" occidentaux, Israël et leurs valets arabes interviennent militairement pour chasser du pouvoir un tyran éclairé laissent derrière eux : un désastre économique, le désordre, la haine entre communautés et les germes d'un siècle de tyrannie aveugle.

Ibn Khaldoun, auteur arabe du 14ème siècle, a noté que pour s'imposer le tyran commence par briser : "Ba's" (la force de l'âme), écraser leurs ressorts au point d'en faire des femmelettes craintives, incapable d'assurer leur défense et leur subsistance.

Rappelons que les tyrans : Hitler, Mussolini, Staline, Kadhafi, Saddam Hussein... ne seraient jamais devenu de ce qu'ils sont devenus, des tyrans, s'ils n'avaient bénéficié : d'une administration, d'une justice, d'une armée, d'un soutiens actifs d'intellectuels et de journalistes.

Il ne se passe pas un seul jour sans que j'entende, dans des conversations publiques, dans les souks, les mosquées, les bains maures, les cafés... des algériens relayer et traduire leurs médias, tresser des lauriers à leurs tyrans tandis qu'ils lestent le peuple algérien de toutes les tares de la planète, le désignant comme étant : "une peuple Tahhane" (cocu), "une peuple vorace", "un peuple sale", "un peuple appartenant à la dernière race après les crapauds..."

Pourquoi ce peuple qui a jadis forcé l'admiration du monde entier reste-il à présent, face adversité, sans voix et sans bouger son petit doit ? Ses tyrans n'auraient-ils pas castré, ne lui auraient-ils brisé son "Ba's", cassé sa colonne vertébrales, avachi ses ressorts, imputé de sa culture, pour en faire un peuple d'assister, comme l'a jadis constaté Ibn Khaldoun au 14ème siècle ?

Les nouveau régime : tunisiens, libyen, égyptiens, sont arrivés au pouvoir légitimement et par la voie des urnes. Pourquoi les tenants des anciens régimes, valets des occidentaux et d'Israël, n'ont-ils pas exigé de leurs anciens maîtres, arrivés au pouvoir par la terreur, en 50 ans, ce qu'ils semblent exiger en 50 jours de leurs adversaires, des "Islamistes" arrivés au même pouvoir démocratiquement


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