Printemps musical : Trois jours de malouf de Skikda

Le printemps musical de Skikda éclos sur les vastes vergers de fraisiers qui font la fierté des Rusicadais. On  n’aura pas assez dit sur cette capricieuse ville aux mille et un secrets. Son pesant héritage historique, son port et ses plaines ondulées continuent de faire miroiter la grandeur d’une cité à haut relief. Elle a tout d’une grande, son penchant pour le Malouf nous enivre à perte de vue, là où l’horizon de la grande bleue s’achève. Il y aura du poulpe cette semaine dans le magnifique petit port. Les anciens se débrouillent tant bien que mal pour se préparer à l’abordage de la grande prise. Au-delà des trois miles nautique, le repos biologique n’est pas de mise. On y va à fond la caisse pour chercher du pageot ou de la bonite. C’est le fond qui manque le moins, des centaines de mètres de filets sont mis à flot pour la drague. Dans le petit chalutier de Ferroum, il y a de la joie. On prend d’abord sa soupe de pêcheur à l’ancienne, pour ensuite goûter à l’enivrante chanson du  marin qui ne reviendra pas de sitôt. Même El Badji prend sa part de nostalgie pour rendre hommage à ces gens de la mer qui glissent silencieusement dans les eaux pour une hypothétique prise. Skikda n’a pas perdu de son charme. C’est au malouf qu’elle doit sa vocation, avec ses chanteurs fétiches en l’occurrence Fateh Rouana et Ahmed Chekate, la relève est assurée pour une longue traversée. Aujourd’hui, Skikda continue de couler d’agréables moments gastronomiques pour nous faire humer la bonne marmite de bouillabaisse. Même la rascasse s’invite dans ce magnifique décor qui fait le bonheur des Skikdi. Au son d’une Touchia Ghrib, s’achève une journée qui met en relief le retour triomphant des pêcheur vantant leur calle plein à craquer. Dans l’antique Rusicade se trame un magnifique festival local de la musique andalouse. Un printemps qui à pour but de consolider la tradition du malouf dans la ville de Skikda qui a abrité il y a trois années, deux éditions internationale de la musique.