Algérie

Printemps culturel


De la musique à foison La célébration de Youm El Ilm a été depuis des années un moment de « vérité culturelle » pour les Constantinois, à en juger par le nombre impressionnant des manifestations, lancées simultanément durant cette période de l?année et qui viennent étoffer un programme riche et varié. Comme pour signifier que la ville ne connaîtra son sursaut « culturel » que le temps d?un mois, durant lequel la plupart des associations activent dans tous les sens, au point où la population n?arrive plus à les suivre. Ainsi, et après la réussite du printemps théâtral et le succès, pour le moins phénoménal, du festival du jazz, la ville renouera encore une fois avec la musique à travers la tenue des nuits du malouf. L?édition qui devait être la treizième du genre a été troquée contre un autre aspect que les organisateurs ont voulu donner à une rencontre devenue, au fil des ans, un rendez-vous incontournable. De fait, les mélomanes ne pourront que s?en réjouir, au vu du menu affiché chaque nuit, où trois concerts sont proposés. Il faudra noter tout de même que les organisateurs ont retenu les leçons de l?édition précédente, marquée par la précipitation et la programmation approximative. La salle de la maison de la culture El Khalifa, non équipée de moyens techniques adéquats, a été évitée cette année, puisque toutes les troupes seront conviées à se produire au théâtre de la ville, avec des sorties dans les communes d?El Khroub, Aïn S?mara, Ibn Badis, Aïn Abid et la nouvelle ville Ali Mendjeli. De quoi décentraliser l?activité culturelle au profit des citoyens de ces localités. En dépit de tout cela, les premiers jours n?ont pas connu le rush tant attendu, bien que la wilaya de Constantine ait bien pensé au problème du transport, en mettant à la disposition des organisateurs un bus affrété par l?ETC, pour desservir plusieurs quartiers de la banlieue. La nouveauté de cette année réside dans les hommages rendus aux figures illustres du malouf constantinois. Un travail de mémoire à travers des lectures de leurs parcours et de leurs contributions, rappelé chaque soirée au public. Ce dernier aura aussi l?opportunité de savourer les prestations des associations venues des wilayas d?Alger, Oran, Blida, Mostaganem, Bejaia, Tlemcen, Mila,Tizi Ouzou, Annaba et Tipaza, avec la participation des orchestres locaux, dont la plupart ont investi énormément pour donner un souffle de jouvence à leurs composantes. « Nous profitons de cette occasion pour perfectionner ces jeunes en leur apprenant toutes les spécificités de cet art qu?il faudra préserver par tous les moyens », nous dira un chef d?orchestre qui insiste surtout sur le travail de longue haleine entrepris par les associations constantinoises en dépit de toutes les difficultés. Les nuits du malouf se poursuivront jusqu?au 25 avril. En clôture, une soirée consacrée au défunt maître Abdelkader Toumi sera agrémentée par une seconde apparition de l?orchestre pilote de la ville de Constantine. Un régal à ne pas rater.
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