Le secrétariat général du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'est réuni, avant-hier à Alger, avec à l'ordre du jour la situation générale du pays et la situation organique du parti. Cette réunion mensuelle a été tout d'abord une occasion pour les membres de l'exécutif d'évoquer le double anniversaire d'avril 1980 et du printemps noir de 2001 et rendre, surtout, hommage aux victimes. Dans un communiqué diffusé hier, le RCD rend ainsi hommage «à toutes les victimes de l'arbitraire, en particulier celles qui ont fait le sacrifice suprême». Vingt ans plus tard, est-il noté, «le déni est toujours assumé : ni les exécutants ni les commanditaires de l'odieux assassinat des 128 jeunes de 2001 n'ont été jugés». Pour le RCD, «les familles des victimes ne pourront faire leur deuil que lorsque justice leur sera rendue dans le cadre d'un véritable Etat de droit».Commentant l'actualité du pays, le secrétariat général du Rassemblement pour la culture et la démocratie ne pouvait passer outre la condamnation, le 22 avril dernier, de l'universitaire Saïd Djabelkhir à 3 ans de prison ferme, juste pour avoir proposé, selon le parti de Mohcine Belabes, «une lecture d'un précepte de l'islam contraire à l'orientation obscurantiste».
Le RCD exige, à ce propos, «la libération immédiate de tous les détenus d'opinion et réitère avec la plus grande fermeté sa condamnation des pratiques de torture et exige que les auteurs et les commanditaires soient identifiés et condamnés et pour que plus jamais aucun Algérien ne soit humilié au sein des institutions de l'Etat». Il condamne également la cabale dont sont victimes ses cadres et militants. Abordant la situation politique du pays, le RCD soutient que «le pouvoir de fait poursuit son entreprise pour contrecarrer et dévoyer le processus révolutionnaire dans lequel s'est résolument engagé le peuple depuis plus de deux ans». Il estime, dans le même communiqué, que «la reprise des marches populaires après une suspension volontaire de près d'une année en raison de la pandémie démontre, encore une fois, le ferme engagement des Algériens à poursuivre leur combat pacifique jusqu'à la réappropriation pleine et entière de leur souveraineté».
Le RCD rappelle que «depuis la chute de Bouteflika, à chaque passage en force pour imposer sa feuille de route électorale, le pouvoir intensifie la répression et les arrestations arbitraires de manifestants pacifiques, de journalistes dans l'exercice de leur métier et de tous ceux qui osent exprimer une opinion libre. «Incapable de proposer le moindre projet pouvant réunir un minimum de consensus et rassurer les Algériens sur leur avenir, le pouvoir s'entête», estime le RCD, «à poursuivre une feuille de route élaborée sous la houlette de l'ex-chef d'état-major pour la restauration du système qui a ruiné le pays». L'élection législative programmée pour le 12 juin prochain, est-il par ailleurs souligné, «connaîtra la même désaffection que le peuple a réservée aux scrutins précédents». «Ce nouveau simulacre ne fera que prolonger le processus de non-légitimation des institutions entamé le 12 décembre 2019, aggraver la défiance des populations et risque de plonger le pays dans l'inconnu», soutient le secrétariat général du RCD dans son communiqué. Sur le plan économique, «de nombreux indicateurs suscitent une inquiétude réelle», estime par ailleurs le Rassemblement pour la culture et la démocratie. «La dépréciation fulgurante de la monnaie nationale et ses répercussions sur un pouvoir d'achat, déjà bien mal au point, aggrave la précarité de très larges couches de la société», a-t-il expliqué.
Et d'ajouter : «La flambée de prix sans précédent enregistrée durant ces premiers jours du mois de Ramadhan et qui touche la quasi-totalité des produits alimentaires devenus inaccessibles a donné le coup de grâce au moral des Algériens. La panne quasi généralisée de l'outil de production, laissé à l'abandon par les pouvoirs publics, poursuit-il, a engendré des centaines de milliers de pertes d'emploi et tous les jours de nouveaux contingents viennent agrandir les rangs de chômeurs». Dressant un tableau noir de la situation économique et sociale, le RCD affirme que «le front social est en ébullition» et que «les travailleurs et les chefs de famille sont au bout du rouleau». Pour lui, «les grèves s'enchaînent et touchent de nombreux secteurs ; et il est clair qu'elles s'intensifieront et risquent de provoquer, à très court terme, la paralysie du pays». «L'absence de perspective d'une véritable relance économique, conjuguée à l'incompétence de l'exécutif et son incapacité à apporter des réponses claires et efficaces aux préoccupations de la population font qu'aujourd'hui tous les ingrédients d'une déflagration sociale sont réunis», a-t-il estimé avant de préciser : «Le pouvoir en assumera seul les conséquences». «Devant ces périls majeurs qui menacent le devenir national, le RCD continuera à ?uvrer avec toutes les forces soucieuses de l'avenir du pays à l'action unitaire et à la construction du rapport de force nécessaire pour l'avènement d'une transition indépendante qui pilote un processus constituant, seul à même de garantir l'expression de la souveraineté du peuple algérien pour la construction d'une Algérie libre, démocratique et apaisée pour laquelle se sont sacrifiés les meilleurs de ses enfants», conclut le RCD sa déclaration.
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Posté Le : 25/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com