Algérie

Principale entrave : les droits d'auteur


Principale entrave : les droits d'auteur
Les représentants de maisons d'édition étrangères ayant participé au 16e Salon international du livre d'Alger (SILA), tenu récemment, ont fait part de leurs appréhensions quant à la coédition, arguant que «les droits d'auteur et d'édition ne sont pas pleinement garantis en Algérie», alors que des éditeurs algériens et étrangers qui ont tenté l'expérience jurent de son succès.
Pour la représentante de Pearson Education, Catherine Garcia, le fait que les lois régissant les droits d'auteur et d'édition ne soient pas rigoureuses, l'absence de confiance entre éditeurs et la complexité des dispositions judiciaires en cas de poursuites pour piratage «sont autant de facteurs qui ne permettent pas de se lancer dans la coédition. Pearson Education privilégie la vente directe de livres en baissant les prix des ouvrages scientifiques qui sont très demandés», a-t-elle ajouté. Les livres édités par Pearson Education sont importés exclusivement par la société privée Megapoint qui les propose au public algérien à des prix inférieurs à ceux pratiqués en Europe. Un représentant de l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA) a rappelé que les droits d'auteur sont régis par l'ordonnance 05-03 du 19 juillet 2003 qui stipule en son article 143 que l'action en réparation du préjudice résultant de l'exploitation non autorisée de l'oeuvre de l'auteur relève de la juridiction civile, ainsi que par les conventions internationales signées par l'Algérie en la matière et les contrats de coreprésentation avec 41 organismes dans 25 pays. De l'avis de certains éditeurs algériens, les maisons d'édition françaises sont plus enclines à vendre leurs livres directement que de passer par la coédition. Certaines maisons d'édition étrangères ont, pourtant, tenté l'expérience, à l'instar d'Actes Sud (France) qui s'est lancé dans une coédition avec les Editions Barzakh depuis 2006. Le ministre français de la Culture avait, lors de sa visite du SILA, salué cette expérience, la qualifiant d'«exemple à suivre» en matière de coédition. Autre expérience, celle entre les Editions APIC (Algérie) et les Editions Magellan (France) qui, outre de nombreux livres édités de concert, ont un projet en cours à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Les Editions APIC ont également contribué avec des éditeurs africains à l'édition de plusieurs ouvrages. Par ailleurs, l'expérience de l'éditeur libanais Al-Farabi avec l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) qui a duré cinq ans (2000-2005) a permis d'éditer 250 titres dans différents domaines scientifiques, a indiqué Kacim Barakat, représentant des Editions Al-Farabi. Un partenariat qui a permis, a-t-il dit, un échange de connaissances entre les deux pays et rendu le livre très accessible dans les deux pays à la faveur de la coédition. Le représentant des Editions Al-Farabi a précisé se rendre au SILA en vue de nouer des contacts avec des éditeurs algériens et étrangers pour d'éventuelles coéditions ou l'achat et la vente des droits d'auteur. Les Editions Al-Farabi mènent l'expérience de la coédition avec d'autres éditeurs algériens, notamment les Editions Barzakh et Sedia. Pour le directeur des l'édition à l'ANEP, Mohamed Belhi, la coédition avec l'éditeur libanais Dar Al-Farabi a été une expérience «particulière». Interrogé sur les raisons de la fin de leur collaboration, il a souligné que le moment était venu d'amorcer la production intellectuelle et de soutenir le livre local en allant directement à l'origine de la pensée et en traduisant les grandes 'uvres de l'anglais. La collaboration avec les éditeurs libanais et arabes se limitera à la pensée arabe, a-t-il ajouté. Dar El-Ilm Lilmalayine (Liban), quant à elle, cherche un partenaire algérien pour se lancer dans la coédition après avoir mené une expérience similaire avec un éditeur algérien qui a été couronnée de succès. L'éditeur algérien a racheté les droits d'une édition complète qu'il a adaptée au lecteur algérien. La représentante de Chihab Editions (Algérie), Yasmina Belkacem a, pour sa part, précisé être actuellement en négociation avec des maisons d'édition française et libanaise en vue de tenter l'expérience de la coédition. L'éditeur se contente actuellement d'acheter les droits d'édition pour les livres qui intéressent le lecteur algérien, ce qui permet de réduire de moitié le prix du livre, notamment par les maisons d'édition françaises, a-t-elle fait savoir. Au niveau maghrébin, le partenariat dans le domaine de l'édition est à ses premiers balbutiements. En effet, il existe un seul projet en cours entre l'éditeur tunisien Dar El-Motawassitiya et l'algérien Dar Al-Warsam. Le représentant de Dar Kouchkar pour l'édition, l'importation et l'exportation du livre, qui importe les livres anglais de Grande-Bretagne a indiqué avoir soumis l'idée de la coédition à Oxford University Press qui a donné son accord de principe. Par ailleurs, de nombreux éditeurs ont demandé aux organisateurs du SILA de créer un espace dédié à l'achat des droits d'édition et d'auteur lors des prochaines éditions du salon. Selon de nombreux visiteurs, notamment les étudiants, les prix des livres restent élevés, d'où le nécessaire recours à la coédition, notamment dans les domaines scientifiques où il n'existe pas d'ouvrages de référence en langue arabe.
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