Prévue pour demain

Report inexpliqué de la visite de Bouteflika à Constantine Le président Bouteflika qui était attendu, ce lundi 14 janvier, à Constantine, pour une visite de travail d’une journée, a finalement décidé d’annuler l’étape constantinoise. Les services de la présidence qui ont reçu les accréditations des journalistes devant couvrir cette visite n’ont fourni aucune explication pour justifier ce report. Mais, selon des informations insistantes, le report du voyage est dû à une «menace sérieuse émanant d’un groupe de terroristes très actif» qui écume la forêt de Djebel Ouahche, situé sur les hauteurs de Constantine. D’ailleurs, une opération de ratissage de grande envergure déclenchée par les troupes de l’ANP depuis quelques jours est signalée dans cette région. Cette visite de travail devait être le deuxième déplacement du chef de l’Etat à l’intérieur du pays, après celui effectué à Tamanrasset, les 7 et 8 janvier. Pour des raisons de sécurité, ce déplacement ne devait être annoncé, officiellement, qu’hier ou aujourd’hui. Le voyage devrait être entouré de mesures de sécurité les plus extrêmes. A Constantine, le président Bouteflika devait inspecter cinq projets en cours de réalisation, notamment ceux du tramway de la ville –confié au français Alstom en association avec une entreprise italienne Pizzarotti- et du futur téléphérique. Le projet du tramway de Constantine, qui doit être fonctionnel avant la fin de l’année 2009, a subi une modification du tracé puisqu’il passera désormais de 9 à 22 kilomètres. Cette extension de 13 km a été officiellement annoncée par les autorités locales de la ville. Désormais, le tramway reliera la ville nouvelle Ali-Mendjeli au chef-lieu de la commune de Constantine, au lieu de Zouaghi-centre-ville, selon le tracé initial, qui était de 9 km. Comme lors de sa visite dans le sud du pays, le chef de l’Etat va tenter d’obtenir un «soutien populaire» à son éventuelle candidature à un troisième mandat. Des organisations de masse, proches du FLN, devraient, en effet, saisir cette occasion pour appeler le président sortant, officiellement hésitant, à briguer un troisième mandat en 2009. Le président Bouteflika qui vient d’inaugurer en ce début d’année 2008 son cycle de visites à travers certaines régions du pays, après une absence qui aura duré quelques semaines, a renoué avec les bains de foule et les inaugurations des projets inscrits dans le programme quinquennal 2005-2009. Lors de sa visite à Batna, le président Bouteflika avait échappé à un attentat-suicide qui a coûté la vie à quatorze personnes et blessé une soixantaine d’autres, pour la plupart légèrement. Réagissant à cet attentat, le président Bouteflika avait stigmatisé les criminels qui tentent de saboter le processus de paix et de réconciliation nationale. «Les actes terroristes n’ont absolument rien à voir avec les nobles valeurs de l’Islam», avait dit le chef de l’Etat. Selon lui, les auteurs «œuvrent pour le compte de capitales étrangères et de dirigeants étrangers». Le président Bouteflika avait, également, affirmé qu’il ne «renoncerait jamais à la politique de réconciliation nationale», laquelle vise à mettre fin à 15 années de violences terroristes. Lors de sa dernière visite à Tamanrasset, le président Bouteflika a donné le coup d’envoi du lancement du projet relatif au transfert des eaux souterraines de In Salah vers Tamanrasset et inauguré plusieurs projets à caractère socioéducatif. Saïd Farhi