Algérie

Prévue aujourd'hui et demain: L'intersyndicale de l'Education maintient sa grève



Le conseiller de la ministre de l'Education nationale, M. Mohamed Chaïb Draa Thani, a confirmé hier lundi que les syndicats représentant l'intersyndicale du secteur de l'Education nationale, qui avaient déposé un préavis de grève pour les 20 et 21 février, à l'appui de revendications socioprofessionnelles, ont été reçus dimanche au ministère, notamment pour déposer. ‘'Nous avons entamé les rencontres bilatérales hier à partir de 9.00 heures du matin jusqu'à 20 heures, puisque nous avons reçu les syndicats un à un. Nous avons étudié leurs revendications, chaque syndicat à part, et nous avons répondu quand c'était possible. Quand les revendications entraient dans les prérogatives du ministère de l'Education nationale''. Par la suite, il a affirmé que ‘'ces revendications sont prises en charge par le ministère, et on a même demandé aux syndicats à ce qu'ils fassent des propositions pour finaliser ces dossiers''. Selon lui, le ministère de l'Education nationale a répondu ‘'favorablement à (nos collègues) syndicalistes, à la seule condition que leurs revendications relèvent des prérogatives (du ministère de l'Education nationale)''. Il a en outre affirmé que le ministère reste ouvert au ‘'dialogue et la concertation'', avant de relever qu'''il y a des revendications, qui ne relèvent pas des prérogatives du ministère, comme l'amélioration du pouvoir d'achat ou le code du travail''. ‘'Tous ces dossiers ne relèvent pas des prérogatives du ministère. Par contre, on a répondu favorablement aux dossiers qui répondent aux prérogatives du ministère'', a-t-il dit. Sur le statut des travailleurs du secteur de l'Education nationale, une des revendications de l'intersyndicale, le conseiller au ministère de l'Education nationale a indiqué que ‘'nous avons installé une commission, qui a travaillé durant deux ans sur les dysfonctionnements relevés au niveau du statut des travailleurs. Cette commission est en train d'apporter les correctifs à ces dysfonctionnements. Nous sommes à la fin des travaux de cette commission, et une fois le dossier finalisé, il sera remis à la ministre pour étudier les propositions sur le plan purement technique''. M. Mohamed Chaïb Draa a détaillé sur ce dossier qu'un des problèmes de ces dysfonctionnements a été de mettre ‘'à égalité un directeur d'école avec un enseignant. On ne peut gérer une école quand le directeur est classé au même grade que l'enseignant'', et ‘'il y a des parties lésées par ce statut, notamment les personnels de l'intendance, de l'orientation scolaire''. ‘'Nous sommes en train d'étudier ces dysfonctionnements pour apporter une harmonie à ce statut''. Par ailleurs, il a affirmé que les autres revendications des syndicats sont prises en charge à ‘'cent pour cent'', notamment l'application du décret présidentiel 14-266, qui porte sur l'alignement des enseignants qui ont le diplôme de licence ou Deua, un grade qui va passer de la 11 à la 12. ‘'Ce décret n'a pas été appliqué à la demande des syndicats, mais comme ils demandent son application, le projet est presque finalisé. On a demandé aux syndicats de faire des propositions, et le dossier sera déposé à qui de droit dans les jours à venir'', précise-t-il. Sur le cas des wilayas de Blida et Béjaïa, où la scolarité est perturbée depuis presque deux mois du fait d'une grève dure du Cnapeste, qui ne fait pas partie de l'intersyndicale, et seul syndicat à ne pas avoir signé la charte de déontologie proposée par le ministère, M. Chaïb Dra a expliqué, qu'au ministère, ‘'notre préoccupation est de prendre en charge la scolarité des élèves, et non pas la grève''. Dans la wilaya de Blida, le nombre de jours de grève est de 54, contre 34 jours pour la wilaya de Béjaïa. Il a ainsi confirmé que tous les ‘'grévistes ont été remplacés, et toutes les matières ont été prises en charge'' à Blida. Par contre, à Béjaïa, ‘'tous les enseignants (grévistes) n'ont pas été remplacés, car il y a des entraves des syndicalistes, qui interdisent aux vacataires de rejoindre leurs classes'', a signalé M. Chaïb Draa. D'autre part, il a affirmé que le calendrier scolaire et des examens sera ‘'respecté, car la scolarité est assurée au niveau de ces deux wilayas (Blida et Béjaïa, NDLR)''. «Les élèves auront droit aux vacances, comme cela l'a été par le passé», a-t-il ajouté, précisant qu'''il y a eu un réaménagement des programmes par les inspecteurs dans ces deux wilayas».Sur le cas particulier du Cnapeste, il a expliqué qu'il n'a pas été reçu par la ministre de l'Education nationale car il n'avait pas ‘'obtempéré par rapport à une décision de justice. La ministre a demandé de geler la grève pendant un certain temps, et prendre en charge les points soulevés dans les deux wilayas, avec envoi d'une commission pour régler les problèmes, qui restent en suspens, s'il y a problème, au niveau de ces wilayas''. ‘'Le syndicat a décliné cette offre et a refusé de geler sa grève, et le même syndicat a été reçu par le ministre du Travail. Et, maintenant, il a été destinataire d'un rappel à l'ordre (du ministère du Travail) pour respecter les lois de la République''. En fait, explique-t-il, avec le Cnapeste, il reste deux points en suspens: le premier à Béjaïa où les grévistes refusent la ponction sur salaire des jours de grève, alors qu'à Tizi Ouzou un mois de salaire a été retenu. Car, explique-t-il, il n'est pas question de payer un fonctionnaire qui n'a pas travaillé et fait grève. Pour Blida, ‘'ils demandent à ce que le mouvement des fonctionnaires soit ouvert. Cela n'est pas possible, pourquoi Blida et pas les autres wilayas'', s'est interrogé M. Chaïb Draa, qui a confirmé que dans cette wilaya, il y a eu 581 enseignants licenciés, et 50 ont déposé des recours. ‘'La procédure continue pour les autres wilayas. Nous sommes à la seconde mise en demeure. Mais, des centaines d'enseignants rejoignent leur poste de travail''. Jusqu'à présent, près de 19.000 enseignants ont reçu des mises en demeure pour rejoindre leur poste de travail, a-t-il détaillé.
Par ailleurs, la coordination syndicale du secteur de l'Education a annoncé, tard dans la soirée de dimanche, qu'elle maintenait sa grève nationale, prévue pour aujourd'hui mardi et demain mercredi. Selon M. Meziane Meriane du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), la décision de maintien du débrayage des 20 et 21 février, annoncée d'ailleurs en janvier dernier, a été prise à l'issue des rencontres tenues dans la journée au ministère avec les cinq syndicats faisant partie de l'intersyndicale de l'Education. ‘'Tous les points soulevés ne relèvent pas du ministère de l'Education nationale, mais de la chefferie du gouvernement. On est partis pour qu'on ne dise pas que nous sommes des hors la loi'', a-t-il expliqué dans des déclarations à la presse. L'intersyndicale de l'Education est composée du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), du Syndicat national des travailleurs de l'Education (SNTE), du Syndicat autonome des travailleurs de l'Education et de la Formation (Satef) et du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela). M. Meziane Meriane a, dans un communiqué, précisé que la rencontre avec la première responsable du secteur n'était pas «des pourparlers».


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