Prévue hier devant la chambre d'accusation de la cour d'Oran, l'affaire
de l'assassinat de l'enseignant universitaire Ahmed Kerroumi
a été reportée au 18 mars. Accédant à la demande de la défense portant, entre
autres, sur le droit de consulter des pièces à conviction, les juges lui ont
accordé un délai de 15 jours.
Ce passage du dossier devant cette juridiction intervient quelques
semaines après la clôture de l'information judiciaire diligentée, pour rappel, par
le magistrat instructeur près la 9e chambre du tribunal d'Oran. Théoriquement, deux
suites principales sont à envisager: soit que le dossier sera renvoyé, directement,
devant le tribunal criminel, soit il retournera en instruction pour un éventuel
complément d'information. Mais dans tous les cas, pour le présumé auteur du
crime, B. Mohamed, 28 ans, la comparution devant la cour d'assises n'est qu'une
question de temps. Reste à savoir néanmoins si la chambre d'accusation
approuvera ou non les demandes de la défense, qui se résument en quatre points:
l'accès à certains éléments matériels à charge mis sous scellés, une contre-expertise
ADN, un réexamen plus poussé de l'historique des appels émis et reçus par le
téléphone mobile de la victime durant sa disparition et l'audition de certains
«témoins-clés», du point de vue des avocats de l'inculpé. Ces requêtes avaient
été rejetées, toutes, en bloc, lors d'un premier passage de l'affaire devant la
chambre d'accusation, rappelle-t-on. Mais rien n'empêche la défense de revenir
à la charge, elle qui dénonce «une instruction à sens unique, invariablement à
charge».
Pour rappel, dans leurs conclusions, les médecins légistes qui ont autopsié
le corps de la victime notent que «la mort est en rapport avec un polytraumatisme crânien qui s'est déroulé en deux phases. La
1e : la victime a reçu un premier coup au niveau du vertex à l'aide d'un objet
contondant acéré. La 2e : s'ensuit une chute sur la cuvette des toilettes; l'agresseur
a maintenu et projeté violement et de façon itérative la tête contre le support
de la cuvette, jusqu'à fracasser la cuvette. La victime a traîné son corps en
dehors des toilettes puis a sombré dans un état comateux estimé à trois jours. Il
n'y a aucun signe de lutte ou de défense». Cependant, plusieurs zones d'ombre
persistent: le mobile du crime, la disparition de la voiture de la victime, entre
autres.
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Posté Le : 05/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com