Algérie

Prévu aujourd'hui: Forum d'affaires algéro-libyen



La Chambre algérienne de commerce et d'industrie organise aujourd'hui avec la collaboration de la Direction de la promotion et du soutien aux échanges économiques du ministère des Affaires étrangères (DSPSEE) une nouvelle édition du forum d'affaires algéro-libyen.Prévu pour deux jours à l'hôtel El Aurassi d'Alger, le forum d'affaires se tiendra en présence du ministre libyen de l'Economie et du Commerce ainsi que la délégation d'hommes d'affaires qui l'accompagne. L'ouverture des travaux se fera par le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum aux côtés du ministre du Commerce. En dehors de ces informations classiques faisant part de l'identité des organisateurs et des animateurs, aucune autre n'a été rendue publique jusqu'à hier. L'on rappelle que c'est pour la 2ème fois que les hommes d'affaires algériens et libyens se rencontrent pour discuter échanges économiques et commerciaux. Une première rencontre similaire les a réunis en effet le 28 janvier 2020 à la différence que c'est le ministre du Commerce qui l'a présidée aux côtés du ministre délégué libyen, Aïssa Bekkaï, qui était accompagné de près d'une cinquantaine d'hommes d'affaires activant dans divers secteurs économiques, entre autres dans les industries manufacturières, agroalimentaires, les travaux publics et bâtiments, les finances, l'énergie et mêmes les cosmétiques. Plus de 200 hommes d'affaires étaient à leur rencontre pour discuter «business».
L'annonce la semaine dernière par la CACI de la tenue d'une exposition ce dimanche et lundi à la Safex de produits de fabrication locale susceptibles de faire l'objet d'exportations vers la Libye serait quelque peu un écho de la promesse de Kamel Rezig lors de son ouverture du forum de l'année dernière. Il avait ainsi pris l'engagement d'«organiser des foires économiques permanentes des produits nationaux (mais) au niveau des wilayas d'Oued Souf et d'Illizi qui serviront d'espace aux opérateurs des deux pays pour discuter de partenariats économiques et commerciaux». Foires qui, selon lui, «visent à dynamiser les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Libye» auxquels, avait-il ajouté, «l'Algérie accorde de l'importance».
Les promesses de Rezig
Le ministre du Commerce avait fait la promesse aux hommes d'affaires libyens que «nous sommes pleinement disposés à acheminer nos produits agricoles et industriels et tout ce dont les frères libyens ont besoin, aux postes frontaliers algéro-libyens et par les moyens de transport algériens». L'autre promesse que Rezig avait exprimée, «la réactivation du Conseil des hommes d'affaires algéro-libyens», à travers le rôle duquel «le gouvernement assurera son accompagnement». Le forum constituait, avait-il souligné l'année dernière, «une occasion pour examiner les moyens à même de relever et d'encourager les échanges commerciaux et économiques en vue de les hisser au niveau des relations politiques et historiques liant les deux pays». Il avait exhorté à cet effet les hommes d'affaires algériens à initier avec leurs homologues libyens «des projets d'un partenariat gagnant-gagnant».
En l'absence d'un point de situation et d'un bilan précis, du moins rendus publics, l'on ne sait si les deux parties ont réussi à «coopérer» ni si les engagements du ministre du Commerce ont été honorés. Il est évident que les hommes d'affaires algériens ne sont pas les seuls à vouloir investir en Libye, un pays dévasté par une guerre qui a duré de longues d'années. La toute dernière initiative, celle d'un groupe important d'hommes d'affaires italiens qui étaient la semaine dernière en pourparlers avec leurs homologues libyens. Selon des médias libyens, «les négociations pour s'engager ensemble dans des projets prometteurs ont été fructueuses».
Les priorités algéro-libyennes
L'on rappelle que les premiers investisseurs -et de gros calibres ceux-là- à fouler le sol libyen ont été les Français qui s'y sont rendus en force pour accaparer les plus grands projets de reconstruction du pays. Ils l'ont fait après que la France de Nicolas Sarkozy ait convaincu les grandes puissances de faire voter par le Conseil de sécurité onusien une résolution qui permet aux forces de l'OTAN d'intervenir en Libye tout en programmant la liquidation physique -extrajudiciaire faut-il le souligner- du colonel Maamar El Kadhafi. En plus d'avoir largué des armes, les avions atlantistes ont détruit d'importantes infrastructures dans différentes régions du pays, les groupes terroristes ainsi que les mercenaires ont achevé le reste en s'adonnant à de sales besognes.
L'on sait surtout que l'Algérie, si elle est sollicitée, aura tout un autre programme «d'aides» après que la communauté internationale ait remis une feuille de route aux antagonistes libyens suite à leurs nombreuses réunions à Genève. Avec des frontières longues de plus de 900 km, l'Algérie se doit de continuer d'assurer la sécurité de tout danger qui pourrait menacer ses territoires. La grande question est aujourd'hui de savoir comment les nouvelles autorités libyennes issues du processus de négociation de Genève pourront-elles arriver à unifier l'armée alors que les groupes terroristes et les mercenaires de certains pays étrangers n'ont pas encore quitté les lieux. Les millions d'armes qui le minent constituent cette équation à plusieurs inconnues et à plusieurs variables d'un pays qui n'est pas encore sorti du cercle infernal des affrontements armés. La présence du MAE algérien au forum algéro-libyen d'aujourd'hui pourrait être le renvoi de l'image d'une demande algérienne prioritaire et insistante depuis longtemps, celle de mettre sur la table toutes les questions politiques pour pouvoir en situer les failles et les insuffisances et forcer au déblayement du terrain sécuritaire, condition sine qua non pour amorcer une coopération économique et commerciale bilatérale pour la promotion de laquelle il est impératif de sécuriser leurs plus longues frontières communes.


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