Algérie

Prévention contre le SIDA à Jijel : Les séropositifs, ces grands inconnus


Les participants à la journée médicale consacrée à la lutte contre le sida, à Jijel, que la DSP a organisée, jeudi dernier, à la salle de conférences de la cité administrative ont été amenés à débattre de la réalité du tabou qui entoure cette maladie dans un milieu social conservateur.Majoritairement issus de la grande famille du secteur de la santé, les présents ont assisté à des communications entrecoupées de débats qui ont traité des différents thèmes liés à cette pathologie. Les intervenants n'ont pas manqué d'évoquer le poids de ce tabou qui rend le dépistage et la prévention du sida une mission difficile, voire impossible.
Le rôle primordial que peuvent jouer les associations, les réseaux sociaux et les médias dans la sensibilisation est revenu tel un leitmotiv dans les débats, marqués notamment par la question de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination dans un contexte social défavorable. «Mais comment lutter contre cette maladie quand on ne dispose d'aucun chiffre sur le nombre de séropositifs '», s'est interrogé un intervenant.
A cette interrogation, le Dr Chennaf, responsable du centre de dépistage de la wilaya, a répondu que le but du test reste le dépistage asymptomatique. «Dépister les porteurs sains qui n'ont pas encore les symptômes de la maladie, est le rôle de ce centre», a-t-il martelé. Or, et contrairement au slogan «Moi j'ai fait mon test, et toi '» que le ministère a choisi cette année pour célébrer la Journée mondiale du sida, les tests de dépistage volontaire à Jijel sont nuls.
«Les gens ne viennent pas, ils ne se présentent pas pour ces tests», a-t-on affirmé. Les tests prénuptiaux, des dossiers d'inscription universitaire ou pour des carrières militaires restent cependant les seuls mobiles de dépistage, selon les chiffres du centre concerné. Depuis son ouverture, ce dernier n'a enregistré aucun cas de sida sur les 3511 tests effectués. En l'absence de chiffres sur les séropositifs, les cas recensés depuis 2007 à Jijel sont au nombre de 24.
Sur ce registre, les services de la DSP ne s'alarment pas et avancent qu'un seul cas a été déclaré en 2018 par l'EPH d'El Milia. Il s'agit d'une femme de 35 ans, originaire de Djelfa, qui a été orientée à l'hôpital d'El Kettar pour sa prise en charge. Le nombre le plus élevé de personnes atteintes a été enregistré en 2007, avec 6 cas dépistés. Ce nombre a baissé à 0 cas en 2008, 2014 et 2015.
En 2009 et 2010, 2 cas ont été enregistrés. Un seul cas a été dépisté durant les années 2011, 2013 et 2017. En 2012 et 2016, 5 cas ont été dépistés.
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