Algérie

Prévention contre le Covid-19: Plaidoyer pour la mobilisation des services vétérinaires



« Cette lutte inédite doit mettre à contribution l'ensemble des acteurs qui peuvent apporter un plus et renforcer les moyens mobilisables. Les services vétérinaires peuvent l'être au moins à trois niveaux ».La recommandation est du Dr Rachid Benaïssa qui, dans cette laborieuse lutte et prévention contre le Covid-19, fait part de ses réflexes de vétérinaire et appelle à une mobilisation générale de toutes expertises scientifiques nationales pour venir à bout de cette pandémie. A ce titre, la mobilisation des services vétérinaires se justifie, selon lui, « par l'expérience acquise par ces services dans la lutte contre les épidémies animales qui font appel presque aux mêmes techniques de confinement d'isolement de recherche des cas contaminants de l'hygiène individuelle et de groupe (...) et aussi dans la lutte contre les zoonoses, c'est-à-dire les maladies transmissibles de l'animal à l'homme à travers les comités national et de wilaya qu'ils animaient et qui regroupent des acteurs de plusieurs disciplines ». Diplômé des écoles vétérinaires de Hongrie et entre autres fonction directeur des services vétérinaires à Annaba et dans d'autres wilayas pendant plusieurs années, haut cadre du secteur de l'agriculture puis devenu ministre délégué et ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le Dr Benaïssa a été décoré en 2001 par l'OIE (Organisation mondiale des épizooties) de la Médaille du Mérite pour le travail qu'il a accompli au service vétérinaire en Algérie et dans la région. Il rappelle que l'OIE même est née en 1924 suite à la pandémie de la peste bovine qui s'était répandue en Europe en 1920. « L'OIE devait initier, recommander, coordonner et suivre l'ensemble des efforts internationaux de lutte et de prévention pour préserver la santé des animaux dans le monde ». Entre autres premiers résultats, dit-il, « la fin de la pandémie de la peste bovine en Europe et bien plus tard sa maîtrise en Afrique ».
«Renforcer les moyens mobilisables»
Interrogé sur les dispositifs mis en place en Algérie pour la lutte et la prévention contre le Covid-19, le Dr Benaïssa affirme que « je me dois tout d'abord de saluer les mesures multiformes prises par mon pays à tous les niveaux pour tenter de contenir l'épidémie et d'atténuer au mieux les effets de cette terrible pandémie inédite sur notre population et notre économie ». La mobilisation des professeurs, des médecins, des infirmiers et de tout le personnel des établissements de santé ainsi que de tous les corps constitués est, dit-il, « à souligner et à soutenir y compris ceux en charge de la communication comme élément primordial dans cette lutte ». Il tient à faire preuve d'optimisme en soutenant que « d'une manière générale, notre population est attentive et respectueuse des consignes énoncées ».
Cependant, à l'instar de nombreux experts algériens, entre autres le professeur Mohamed Belhocine interviewé dans ces mêmes colonnes sur le sujet (voir édition du lundi 6 avril), le Dr Benaïssa pense que « certes des insuffisances existent et sont de plusieurs ordres mais la volonté de les surpasser est démontrée tous les jours et c'est pour cela que cette lutte inédite doit mettre à contribution l'ensemble des acteurs qui peuvent apporter un plus et renforcer les moyens mobilisables ». Sa proposition semble cadrer étroitement avec celle des spécialistes algériens exerçant ici et aux Etats-Unis qui recommandent aux autorités politiques du pays d'activer en urgence le plan ORSEC national. Benaïssa conseille dans cette optique de faire participer les services vétérinaires « au moins à trois niveaux ». Le premier, nous explique-t-il, « en matière de renforcement des moyens de diagnostic par l'utilisation notamment de la technique PCR disponible et maîtrisée au niveau de deux laboratoires : le laboratoire central vétérinaire situé à Mohammadia à Alger et le laboratoire régional vétérinaire de Tlemcen ».
La nécessaire mobilisation des services vétérinaires
Ce renforcement, affirme-t-il, « se réalisera sous forme de prestations au profit de l'Institut Pasteur sous sa supervision, son contrôle et pour son compte ». Il convainc que « ces laboratoires ont l'expérience d'en analyser de grands nombres chaque fois qu'ils sont confrontés aux épidémies animales et c'est fréquent ». Il note que « cette mobilisation de moyens de diagnostics vétérinaires est en cours en Allemagne, en Belgique et dans d'autres pays et a fait l'objet d'une directive internationale de l'OMSA (Organisation mondiale de la santé animale connue sous le nom de l'Office international des épizooties-épidémies) ».
Le deuxième niveau de mobilisation des services vétérinaires, fait-il savoir, est « celui communal dans le domaine des désinfections et si nécessaire des désinsectisations avec le concours aussi des inspecteurs phytosanitaires ». Le troisième niveau c'est, dit-il, «l'utilisation du réseau des vétérinaires vaccinateurs pour les opérations d'information, de vulgarisation et de mobilisation surtout au niveau de l'Algérie rurale et de l'arrière-pays».
Les propositions du Dr Benaïssa sont conformes à la note émise récemment par l'OIE qui développe les importants volets du «Soutien des laboratoires vétérinaires à l'intervention de santé publique pour Covid-19 - Contrôle des échantillons de diagnostic humain dans les laboratoires vétérinaires ». L'OIE en décrit « objectif, considérations, continuité des activités et établissement des priorités, types et exigences en matière de tests, évolutivité, assurance, qualité, biosécurité, personnel et logistique (...) ».


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