Prêt sur gage : une pratique pour faire face aux dépenses du Ramadhan Oran : les autres articles

Afin de subvenir aux besoins familiaux, beaucoup de personnes n'hésitent pas à se rendre aux banques pour mettre en gage leur or, en échange d'une somme d'argent.
Le vieil adage qui dit que l'on ne prête qu'aux riches pourrait être contredit. En effet, à la Banque de Développement Local qui propose la formule du prêt sur gage, ce sont les moins nantis qui sollicitent des prêts en gageant leur or. Un gage à 1000 DA le gramme, soit à 500% de moins que son coût réel qui est de l'ordre de 6 000DA. Une différence qui est loin de dissuader, cependant, ces «gageurs» constitués pour la plupart de femmes. En ces premiers jours de Ramadhan, ils étaient nombreux à occuper la salle d'attente. Munies de leurs cartes d'identité et de leurs précieux objets, de nombreuses personnes attendent impatiemment de passer à la caisse pour signer la convention et récupérer la contrepartie de leur gage. Un montant qui servira, comme nous l'a confié une dame d'un certain âge, «à couvrir une partie des dépenses de ce mois».
Un flux quotidien de plus de 300 personnes, selon une source proche de la BDL, tend à venir effectuer ce geste devenu presque un rituel pour certaines habituées. «A chaque évènement ou à chaque fois que c'est nécessaire, je viens déposer mon or pour le récupérer ensuite après avoir économisé la somme nécessaire», dira cette autre dame venue en compagnie de sa fille ainée, elle aussi concernée par cette transaction. Gager ce qui est de plus précieux et qui a été hérité pour certaines, est devenu une nécessité pour ces familles démunies pour faire face à ce quotidien devenu insoutenable.