Algérie

Pression sur Mahmoud Abbas



Pression sur Mahmoud Abbas
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est rendu hier à New York pour soumettre le 23 septembre au Conseil de sécurité de l’ONU la demande d’adhésion de l’Etat palestinien aux Nations unies.
Le même jour, est prévue une réunion du Quartette (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne) pour dissuader les Palestiniens dans leur démarche à l’ONU .C’est ce qu’à déclaré l’envoyé spécial du Quartette sur le Proche-Orient, Tony Blair. Ce dernier a indiqué, hier, que des efforts sont en cours pour dissuader les Palestiniens dans leur démarche de reconnaissance d’un Etat auprès du Conseil de sécurité de l’ONU. «Je pense qu’il y a un moyen d’éviter une confrontation», a déclaré Tony Blair, mais «le seul moyen finalement de parvenir à un Etat palestinien (...) est de passer par des négociations», a-t-il dit sur la chaîne américaine ABC. Il a indiqué que le Quartette allait «chercher au cours des prochains jours à trouver un moyen de réunir les éléments qui permettent de reconnaître leurs revendications et leurs aspirations légitimes à un Etat, tout en renouvelant (...)» la nécessité de négociations directes entre les deux parties. «Il est très important de donner une forme de calendrier pour réussir des   négociations, ce travail est en cours», a ajouté l’ancien Premier ministre britannique, précisant que le Quartette tentait d’élaborer une déclaration qui soit «un cadre de référence pour les négociations». «Je pense qu’il est possible de combler les fossés et de parvenir à un tel document et si nous y parvenons, quoi qu’il advienne aux Nations unies, cela se passera dans un climat moins conflictuel», a-t-il poursuivi. «Cette semaine sera consacrée à faire avancer (l’idée) d’un Etat palestinien», a-t-il dit. «Voyons si nous pouvons élaborer quelque chose qui permette aux Palestiniens de venir à l’ONU, de présenter leurs aspirations à un Etat et qui nous permette en même temps d’établir un cadre pour qu’ils se remettent à la table des négociations», a encore déclaré T. Blair.      Le Hamas fustige la démarche de Abbas Parti rival du Fatah de Mahmoud Abbas qu’il a chassé avec les armes en 2007 de Ghaza, le Hamas attend l’échec de l’initiative du président Mahmoud Abbas pour en tirer les dividendes politiques. D’autant qu’il privilégie la résistance armée aux négociations avec l’Etat hébreu. Comme il a reproché à Abbas d’avoir agi sans concertation. «Il aurait dû y avoir d’abord un consensus sur une stratégie nationale unifiée plutôt qu’une décision solitaire», a déclaré hier à l’AFP un dirigeant du Hamas, Ismaïl Radwane. La démarche en question «comporte de nombreux risques et peut constituer une violation des droits nationaux comme le droit au retour (NDLR : des réfugiés), notre droit à la résistance et à l’autodétermination», a indiqué vendredi le porte-parole du Hamas à Ghaza, Sami Abou Zouhri. «Dans le même temps, nous ne minimisons pas l’importance de la position des Etats et des parties qui défient le lobby sioniste et les pressions américaines pour soutenir la cause palestinienne, mais l’important est que cette action n’est pas acceptée par l’ensemble des Palestiniens», a-t-il observé.           Le Hamas et le Fatah ont conclu un accord de «réconciliation» en avril. Accord qui demeure jusque-là sans suite, en raison des divergences sur la formation d’un nouveau gouvernement. Hier Hamas a encore critiqué le président estimant qu’il n’a «aucun mandat pour faire des concessions sur les droits des Palestiniens». «Aucune autorité palestinienne n’a de mandat pour réduire les droits nationaux des Palestiniens», a déclaré Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre du Hamas à Ghaza, lors d’une réunion de parlementaires. «Aucun acteur palestinien n’a non plus de mandat pour faire des concessions historiques sur le territoire palestinien ou les droits des Palestiniens, en particulier le droit au retour», a ajouté Ismaïl Haniyeh,  allusion aux réfugiés palestiniens. Ce dernier a aussi réaffirmé que son mouvement, au pouvoir dans la bande de Ghaza, continuerait à soutenir l’établissement d’un Etat palestinien sur l’ensemble de la «Palestine historique». Le Hamas considère comme «Palestine historique» le territoire de la Palestine sous mandat britannique (1920-1948), avant la création de l’Etat hébreu, s’étendant du fleuve du Jourdain à la mer Méditerranée, y compris donc sur le territoire actuel de l’Etat d’Israël. Or, le président Abbas parle d’un Etat de Palestine à l’ONU sur les frontières du 4 juin 1967, c’est-à-dire la Cisjordanie, la bande de Ghaza et Jérusalem-Est. Revendication insuffisante, selon Hamas. «Au vu de notre position, nous réaffirmons notre rejet de cette initiative», a affirmé Haniyeh. Cependant, le Hamas «ne mettrait  pas d’obstacles sur la voie de la création d’un Etat palestinien doté d’une pleine souveraineté».Et de poursuivre : «Nous répétons aujourd’hui que nous sommes en faveur de l’établissement d’un Etat palestinien sur n’importe quelle partie libérée du territoire palestinien à laquelle souscrira le peuple palestinien, sans reconnaître Israël ni concéder le moindre pouce de la Palestine historique.» Le Hamas a multiplié ces derniers jours les critiques contre la démarche du président Abbas à l’ONU, en estimant qu’elle comportait de «grands risques», mettant notamment en péril «les droits nationaux des Palestiniens, tels que les droits au retour, à la résistance et à l’autodétermination».      Au cours de la même réunion à Ghaza, un autre dirigeant du Hamas, Khalil Al Hayya, a exhorté la communauté internationale à «faire pression pour s’assurer de la mise en œuvre des résolutions internationales, en particulier celles qui soutiennent le droit des Palestiniens à l’autodétermination».      L’offensive de Netanyahu De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé hier qu’il se rendrait lui-même à la session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU pour exprimer la «vérité» d’Israël face à la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine au Conseil de sécurité. «Mon voyage a un double objectif : faire en sorte que la tentative» des Palestiniens «de contourner des négociations directes échoue au Conseil de sécurité, et exprimer notre vérité à l’Assemblée générale», a déclaré B. Netanyahu au début du Conseil des ministres hebdomadaire. «La vérité, c’est qu’Israël veut la paix et que les Palestiniens font tout leur possible pour bloquer des négociations directes (...). Ils doivent comprendre que la paix ne peut être obtenue que par des négociations, et non en essayant de les contourner par la voie de l’ONU», a-t-il relevé. Le Premier ministre s’est de plus dit «convaincu» que les Etats-Unis allaient faire échouer le projet palestinien. Washington a régulièrement menacé d’user de son droit de veto au Conseil de sécurité pour bloquer la démarche des Palestiniens. En cas d’échec au Conseil de sécurité, les Palestiniens pourraient se tourner vers l’Assemblée générale pour demander le statut d’«Etat non membre», à l’instar du Vatican. Il faudrait alors la majorité simple, qui leur semble acquise puisqu’ils revendiquent la reconnaissance de 127 des 194 Etats. Une majorité, selon Netanyahu, «où n’importe quelle résolution peut être adoptée». L’Assemblée générale «peut même décider que le soleil se lève à l’ouest et se couche à l’est», a-t-il ajouté, «mais elle n’a ni le poids ni l’importance du Conseil de sécurité». Le Premier ministre israélien se rendra mercredi à New York, où il devrait rencontrer le même jour le président américain Barack Obama. Il doit prendre la parole vendredi à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, après le président palestinien Mahmoud Abbas.
 


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