Algérie

Pression sur les exportations gazières



Les ventes algériennes de gaz naturel devraient reculer de 4,7% cette année, en raison de la baisse de la demande européenne et de la pression de la concurrence.Les exportations de gaz de l'Algérie devraient chuter de 4,7% cette année, en raison de la baisse de la demande européenne et de la concurrence d'approvisionnements américains moins chers. Dans une déclaration à Reuters, le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, anticipe une chute, en volume, à 41 milliards de mètres cubes des exportations du pays en gaz, cette année, contre 43 milliards de mètres cubes en 2019.
En valeur, le ministre prévoit que les recettes d'hydrocarbures ? qui pèsent pour 95% dans la structure des exportations ? s'établissent à 23 milliards de dollars cette année, contre 33 milliards de dollars en 2019, marquant ainsi une baisse de 10 milliards de dollars sur l'année. La pression du gaz américain sur les parts de marché de l'Algérie sur le Vieux Continent reste élevée. Les médias espagnols avaient fait état en début d'année d'une percée spectaculaire du gaz américain au royaume ibérique, détrônant désormais l'Algérie qui était jusqu'ici le premier fournisseur de l'Espagne, une première depuis 30 ans. Les ventes de gaz algérien à l'Europe souffrent ainsi à la fois de la concurrence que font subir les nouveaux concurrents à Sonatrach, mais aussi de la baisse de la demande européenne.
Preuve en est que les exportations algériennes à destination de ses principaux clients du Vieux Continent ont fortement chuté durant le premier trimestre de l'année en cours. Les exportations de l'Algérie vers l'Italie ont ainsi chuté de 33,04% durant les trois premiers mois de l'année, de 31,22% vers la France durant la même période, comparée à celle de 2019, et de 52,83% vers l'Espagne. L'an passé, les exportations de l'Algérie vers l'Italie et l'Espagne, principaux débouchés du gaz algérien, ont baissé respectivement de 23,43% et de 21,20%, alors que les ventes à la France se sont stabilisées par rapport à 2018.
Le bilan 2019 du secteur de l'énergie rendu public, la semaine dernière, fait état d'un repli de 30,7% des exportations du gaz naturel l'an dernier. Cette année, le contexte de la pandémie qui affecte la croissance mondiale joue à plein régime contre le dynamisme des exportations. D'où les prévisions pessimistes du ministre de l'Energie, dont les projections ne sont pas non plus optimistes pour la production qui devrait reculer aussi cette année.
La production totale de gaz atteindra 126 milliards de mètres cubes, contre 127 milliards de mètres cubes en 2019, selon le ministre. D'après lui, cette évolution négative constatée sur la courbe de la production est due essentiellement au vieillissement des champs et au manque d'investissement alors que la consommation intérieure a augmenté de 5,3% par an depuis 2009 pour atteindre 46 milliards de mètres cubes l'an dernier. Le bilan du ministère de l'Energie lève le voile sur un recul de 7,3% de la production primaire de gaz naturel durant 2019 comparativement à 2018.
Le projet de loi de finances 2021, actuellement en débat à la chambre haute du Parlement, table sur des recettes en hausse en 2021, à 23,21 milliards de dollars, à la condition que le cours du Brent se stabilise autour de 45 dollars le baril retenu dans le projet de budget comme étant le prix prévisionnel du marché.
Le gouvernement dit compter sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures, dont les textes d'application devraient être finalisés au courant de l'année, pour redynamiser l'investissement dans l'amont pétrolier et gazier.

Ali Titouche


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