Algérie

Presse: Guerre déclarée au trabendisme médiatique



Le ministre de la Communication M. Nacer Mehal a tiré à boulets rouges, jeudi, sur ce qu'il appelle « le trabendisme qui se pratique sur la scène médiatique».

 Le ministre est revenu, en marge de la clôture de la session parlementaire, sur le sujet en dénonçant, en termes virulents le « trabendisme « médiatique, avant d'avertir que des mesures draconiennes seront prises pour mettre un terme à cette situation qui mine la profession. «Je l'ai dit et je le répète aujourd'hui, le trabendisme sur la scène médiatique où les agréments de titres de journaux se vendent et se revendent, est inadmissible», a-t-il déclaré.

M. Mehal a affirmé que des mesures seront prises pour «assainir la situation« et «rétablir les choses dans leur contexte». Le ministre de la Communication est en fait parti en guerre contre ce phénomène qu'il a déjà identifié et dénoncé au mois de juin dernier, lorsqu'il avait effectué quelques pérégrinations à l'Est et à l'Ouest du pays, pour discuter avec les professionnels de la presse régionale sur les nouvelles dispositions du code de l'information révisé. « Le paysage médiatique est clochardisé et miné », a-t-il affirmé lors de ces sorties, imputant cette situation de laxisme à l'Etat qui aura permis l'émergence de « véritables trabendistes de la presse ». « Il est grand temps de rétablir les droits moraux et sociaux des journalistes », a-t-il encore relevé, avant de lancer, particulièrement aux éditeurs, que « le journaliste doit recouvrer sa dignité », et d'inviter la corporation à « balayer devant sa porte ». En juin dernier à Oran, le ministre reviendra à la charge pour maintenir la pression sur les « trabendistes » dans les médias, selon sa formule, au détour d'un débat sur la révision du code de l'information. Selon lui, « le nouveau code de l'information vise à concrétiser la protection du journaliste, le respect de ses droits, l'amélioration de ses conditions socioprofessionnelles et à mettre un terme à certains phénomènes, comme celui du « trabendisme dans la profession ». Il a précisé, lors d'une rencontre de concertation avec les éditeurs et les professionnels de l'information, que la nouvelle mouture du code de l'information obligera les organes de presse à la mise en place d'un règlement intérieur et d'une convention collective pour la protection des droits des journalistes, qui devront bénéficier d'un contrat de travail et d'une couverture sociale. Lors d'un autre forum, il précisera même que, « en matière d'éthique et de respect de la déontologie, elle (la profession) est invitée à trouver les moyens pour s'immuniser contre les dérives, à l'instar des médecins, des pharmaciens ou des avocats ».

Le ministre a pointé du doigt certaines faiblesses de la profession gangrenée par l'intrusion de trabendistes. « La déontologie est souvent mise à mal par des comportements de journalistes qui ne prennent pas le soin de vérifier l'information et certains comportements n'honorent pas la profession », a-t-il relevé.

Il est clair que l'offensive du ministre de l'Information contre les « tenants « de ce qu'il appelle par « trabendisme » médiatique remonte aux premiers moments de ses nouvelles fonctions. Il est clair également qu'il veut moraliser un peu plus la profession, l'organiser et lui redonner une nouvelle direction. Pour autant, les attentes de la profession sont également « immenses », à commencer par l'application effective de la dépénalisation du délit de presse, comme cela a été notifié par le Chef de l'Etat, et un meilleur accès aux sources, et la fin du verrouillage institutionnel des informations.




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