Résidence surveillée pour Taysir Alouni
Accusé par la justice espagnole d?appartenance au réseau terroriste Al Qaîda, Taysir Alouni, journaliste de la chaîne qatarie Al Djazeera, a été libéré mercredi dernier après plus de trois mois de détention à la prison madrilène d?Alcala Meco. Espagnol d?origine syrienne, Taysir Alouni avait été arrêté, une première fois, en septembre 2003 à Grenade, puis remis en liberté un mois plus tard pour des raisons de santé. Presque une année après, soit le 19 novembre 2004, il a été mis aux arrêts par le juge Garzon Baltazar, chargé des affaires liées au terrorisme. Le magistrat l?a inculpé avec 41 autres personnes de liens avec Al Qaîda ou d?appartenance à ce réseau terroriste. Certains de ces inculpés ont même été accusés d?avoir participé à la préparation des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Pourtant, tous ses confrères savaient que les autorités américaines ne lui ont jamais pardonné sa couverture à partir de Kaboul et avant même la chute des talibans, de la campagne américano-britannique en automne 2001 et surtout l?entretien avec Oussama ben Laden qu?il a diffusé sur la chaîne Al Djazeera, juste après les attentats du 11 septembre 2001. Selon l?Agence France Presse (AFP), qui cite une source de la Direction générale des institutions pénitentiaires, Alouni demeurera dans sa maison de Grenade sous surveillance policière et devra se présenter quotidiennement au commissariat de la ville. Depuis son arrestation, plusieurs campagnes médiatiques pour sa libération ont été menées par ses collègues d?Al Djazeera, appuyées de nombreux militants des droits de l?homme et des organisations activant dans le domaine de la liberté de la presse. De leur côté, les autorités judiciaires espagnoles ont indiqué, mercredi dernier, que la décision de placer en résidence surveillée Taysir Alouni a été prise lundi 14 mars, par l?Audience nationale, principale instance judiciaire espagnole, pour « des raisons de santé ». Néanmoins, cette libération n?a pu se concrétiser que mercredi soir après la mise en place d?un dispositif de sécurité autour du domicile du journaliste à Grenade. Sa femme a, pour sa part, précisé que la « mise en liberté » de Alouni a été décidée pour permettre à ce dernier « un meilleur suivi médical » par la présence permanente d?un cardiologue en raison des problèmes cardiaques chroniques dont il souffre.
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Posté Le : 19/03/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com