Algérie

Présidentielle française : Les clins d'Å“il de Hollande en direction d'Alger



François Hollande qui a remporté 63% des 4.264 suffrages exprimés, parmi plus de 22.000 électeurs en Algérie, voudrait renforcer sa cote, au mieux, la préserver.

La très forte délégation du Parti socialiste, à sa tête, son porte-parole Benoît Hamon et la députée Elisabeth Guigou, est arrivée lundi à Alger pour y rencontrer les électeurs français en prévision du second tour de la présidentielle du 6 mai. L'émissaire du favori pour l'Elysée, Mme Guigou, a été reçue, dans l'après-midi de lundi, par le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, et l'entretien, a expliqué l'ancienne ministre de la Justice, a porté sur les relations franco-algériennes qu'elle souhaite redéfinir et renforcer. Cette élection intéresse, au plus haut point, l'Algérie qui a vécu un quinquennat plutôt mouvementé avec Nicolas Sarkozy, conduisant à l'enterrement, en décembre 2007, du traité d'amitié initié par Jacques Chirac, lors de sa tournée en Algérie, en mars 2003. Mme Guigou s'est prononcée sur la colonisation «que nous condamnons», en référence à l'amendement voté en 2005 par l'Assemblée nationale, avant d'être radié par Chirac, et auquel le PS s'était opposé.

François Hollande qui se dit l'«ami de l'Algérie», qu'il a visitée en décembre 2010, à l'invitation du FLN, n'a cessé, ces derniers temps, de lancer des clins d'Å“il en direction d'Alger, tout en affirmant son intention de ne pas renégocier, comme Nicolas Sarkozy, les accords de 1968 entre Alger et Paris, pour limiter les entrées des Algériens en France. Lors de la commémoration des massacres du 17 Octobre 1961 à Paris, le candidat socialiste avait rendu un hommage symbolique aux manifestants algériens massacrés lors de ces manifestations, appelant à faire la vérité, sans toutefois aller jusqu'à la repentance, comme cela a été demandé par les Algériens. Le 19 mars 2012, il publiait une tribune, à l'occasion du cinquantenaire de la signature des Accords d'Evian, en exhortant les deux pays à en finir avec la guerre des mémoires. Pour Mme Guigou, la France, au lieu de créer des lignes Maginot en Europe pour stopper l'immigration, doit s'inspirer de la politique de l'Allemagne avec ses voisins de l'Est dans la coopération économique. «Il faut un co-développement pour permettre aux personnes de trouver du travail chez eux, en Algérie» et plus généralement «en Afrique», expliquera-t-elle.

François Hollande, qui est favorable au vote des étrangers aux élections locales, n'a pas l'intention de renégocier, comme Nicolas Sarkozy, les accords de 1968 entre Alger et Paris pour limiter les entrées des Algériens en France.

Par ailleurs, et dans l'affaire du financement occulte de la campagne présidentielle de 2007, Sarkozy mis en cause par Mediapart contre-attaque et décide de déposer plainte contre le site. Le Premier ministre, François Fillon, a estimé, ce lundi, aux micros de RTL, que le document produit par Mediapart qui prouverait que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007, ait été financée par l'ancien dictateur libyen, à hauteur de 50 millions d'euros, était un faux car le destinataire, Bachir Saleh, et la personne qui avait rédigé le document ont, toutes les deux, démenti la véracité de ce document. Il déclarera, au passage, que l'ancien directeur de cabinet de Maâmar Kadhafi, installé actuellement en France, n'était poursuivi par aucun mandat international. Faux a rétorqué Mediapart qui a publié sur son site le document qui prouve l'existence de ce mandat international contre Bachir Saleh. L'un des avocats de ce dernier, Me Marcel Ceccaldi, a par ailleurs, confirmé aux journalistes que le mandat d'arrêt existait bel et bien contre cet ex-dignitaire libyen, visé par «une notice rouge» d'Interpol pour fraude. C'est cependant sous un autre nom, Bashir Al-Sharkawi, qu'il apparaît sur la notice rouge consultable sur Internet, photos à l'appui, authentifiées par l'AFP à Tripoli comme étant celles de Bachir Saleh.

Les notices rouges sont un moyen par lequel Interpol informe ses pays membres d'une demande d'arrestation et d'extradition, chaque Etat étant libre d'interpeller ou non la personne recherchée. De son côté, M. Hollande a estimé que «c'est à la justice d'être saisie».




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