Algérie

Présidentielle en Guinée : Le second tour sous haute tension



Présidentielle en Guinée : Le second tour sous haute tension
Le silence inquiétant du président de la transition et le retour à la violence entre les RPGistes de Cellou Diallo font craindre le «syndrome ivoirien». Un mort et 50 blessés, selon un communiqué du gouvernement de transition du Premier ministre, Jean-marie Doré : les premières victimes de la transition ensanglantée ont soulevé les pires inquiétudes sur la sortie de crise négociée. Ce «Â week-end des violences », opposant les partisans des deux candidats en lice, a rompu le fragile compromis de Ouagadougou laborieusement arraché par le médiateur burkinabé, Blaise Compaoré. La campagne électorale est temporairement suspendue, en attendant les résultats de la rencontre, prévue aujourd'hui, entre le vainqueur du 1er tour, Cellou Dalein Diallo arrivé largement en tête avec 43,69% de voix, et son challenger, l'opposant historique, Alpha Condé crédité de 18,25%. Peur sur les urnes de la transition démocratique pacifique ' «Â Il faut partir du principe que la tenue du second tour le 19 septembre est un constat d'échec. Tous les indicateurs prouvent que cette date n'est ni réaliste ni réalisable. Sauf, si l'objectif recherché est de se diriger droit vers l'hécatombe », constate le site d'information guinéen, Aminata. C'est en son nœud gordien que le processus électoral bloque : la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) sous pression permanente. Si au 1er tour, la contestation de Condé se fondait sur «Â  la fraude électorale », la crédibilité de la Ceni a été gravement mise en cause par le jugement du tribunal d'une banlieue de Conakry condamnant à  des peines de prison son président, Ben Sekou Sylla,  et son adjoint, El-Hadj Boubacar Diallo. Cette décapitation, alliée à  la candidature récusée de la présidente intérimaire, Mme Hadja Aminata Camara, a mis le feu aux poudres et provoqué l'indignation des partisans de Cellou criant à  la «Â manipulation de la justice ». Le bras de fer est relancé de plus belle dans un climat délétère et de démission collective. Le silence inquiétant du président de la transition, le général Sékouba Konaté, et le retour à  la violence entre les RPGistes (Rassemblement du peuple de Guinée) d'Alpha Condé et des UFDGistes (Union des forces démocratiques) de Cellou Diallo font craindre le «Â syndrome ivoirien » mû par les antagonismes tribaux fortement enracinés.A une semaine de l'échéance du 19 septembre, les «Â élections apaisées » virent au pessimisme. Car entre les conditionnalités de Condé exigeant la publication des listes électorales et la création effective de nouveaux bureaux de vote et les accusations de sabordage émises par Cellou Diallo en direction de son rival, le blocage mine le scrutin de la stabilité et de la transition pacifique. L'équation est simple : un solution à  la guinéenne ou, le cas échéant, l'appel pour la énième fois appel aux sapeurs que sont Wade, Toumani Touré ou le médiateur Compaoré pour démêler l'écheveau et remettre sur les rails un processus en danger de crédibilité.


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