Algérie

Présidentielle en Guinée



Présidentielle en Guinée
Le chef de file de l'opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, a été désigné candidat à la présidentielle d'octobre prochain par son parti, après qu'une alliance électorale surprise a été scellée en juin avec l'ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, alors que le dialogue entre pouvoir et opposition est suspendu depuis plusieurs semaines."En me plébiscitant comme président du parti et candidat à la présidence de la République, vous exhortez tous les Guinéens à me faire aussi confiance pour changer le cours de notre histoire", a déclaré M. Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), à la clôture d'un congrès de trois jours dans la capitale.Le candidat malheureux de la présidentielle de 2010, M. Diallo, qui a officialisé récemment son alliance avec le capitaine Camara, a affirmé sa détermination à s'imposer à la présidentielle, expliquant que l'objectif de cette alliance entre l'UFDG et le Front patriotique pour la démocratie et le développement (FPDD) est de gagner la prochaine élection présidentielle, contre le RPG, parti de l'actuel président Alpha Condé."Le FPDD représente un intérêt pour l'UFDG qui compte poursuivre le processus de dialogue et d'élargissement de la concertation avec tous les partis politiques qui veulent une Guinée unie et rassemblée dans la démocratie et pour le progrès", a-t-il affirmé.Une alliance controversée, beaucoup d'étonnementsL'ex-chef de la junte, le capitaine Camara, qui avait annoncé en mai son intention de se présenter à l'élection présidentielle d'octobre, a été inculpé récemment à Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso où il est en exil depuis 2010, par des magistrats guinéens enquêtant sur le massacre d'au moins 157 personnes le 28 septembre 2009 à Conakry, dont le chef de l'UFDG, lui-même, avait été gravement battu lors de ce massacre.Rejetant les trois chefs d'inculpation retenus contre lui, M. Camara, qui a dirigé la Guinée de décembre 2008 à décembre 2009, a reconnu "sa responsabilité morale" dans le massacre d'opposants et s'est dit prêt à se rendre en Guinée pour répondre de tous les faits dont il est accusé si la justice lui en fait la demande.Chef d'Etat à l'époque des faits, M. Camara "est également poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Il est enfin poursuivi pour la responsabilité de commandement en tant que chef militaire ou supérieur hiérarchique.Au moins 157 personnes avaient été tuées et plusieurs dizaines sont portées disparues depuis, selon un rapport de la Commission internationale d'enquête de l'ONU. De même source, au moins 109 femmes avaient aussi été violées dans le stade et ses environs.En réaction au rapprochement Dalein-Camara, le parti de la majorité présidentielle, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d'Alpha Condé a estimé que "l'alliance politique UFDG-FPDD ne pouvait en aucune manière ébranler l'électorat déjà acquis pour le parti au pouvoir."Dialogue pouvoir-opposition suspendu, encore des divergencesLe premier tour de la présidentielle est prévu le 11 octobre, mais le dialogue entre pouvoir et opposition est suspendu depuis plusieurs semaines en raison de divergences sur l'organisation des élections.Le gouvernement tient à ce que les élections communales aient lieu après la présidentielle. Mais, les exécutifs communaux provisoires ayant été désignés par le pouvoir (faute de scrutin à cet échelon depuis 2005), l'opposition l'accuse de vouloir orchestrer par ce biais des fraudes lors du scrutin du 11 octobre.Le gouvernement rejette fermement ces accusations et a engagé un dialogue avec l'opposition qui a abouti en juin à l'annulation sine die de la date de mars 2016 pour les communales. L'opposition exige aussi une réforme de la commission électorale et un audit du fichier électoral.Pour mettre la pression sur le pouvoir, elle a organisé depuis avril une série de manifestations. Les heurts entre protestataires et forces de l'ordre ont fait plusieurs tués et des dizaines de blessés.Le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'Onu et Chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA), Mohamed Ibn Chambas, qui a eu des consultations avec les différents acteurs engagés dans ce processus de dialogue, a rappelé l'attachement de la communauté internationale en général et de l'Onu en particulier, au dialogue constructif dans le règlement de tous différends politiques.Il a réaffirmé la ferme volonté de l'Onu et de la communauté internationale à continuer à soutenir les efforts de la Guinée, en vue d'organiser des élections inclusives dans les conditions de transparence, de sécurité et de sérénité nécessaires à leur crédibilité.Par Ramdane TAMANI




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)