Algérie

Présidentielle égyptienne


Présidentielle égyptienne
Après la pression des islamistes, la réponse du berger à la bergère. La commission électorale chargée du suivi de l'élection présidentielle en Egypte, prévue les 23 et 24 mai pour son premier tour et les 16 et 17 juin pour le second, a annoncé samedi le rejet de 10 candidatures sur les 23 enregistrées à ce jour. Les rejets sont motivés par le fait que les candidats concernés ne répondent pas à tous les critères requis pour pouvoir concourir.
Sur les dix candidatures rejetées par la commission, trois peuvent être considérées comme des poids lourds, susceptibles sinon de remporter le scrutin, du moins de faire un score honorable. Il s'agit d'Omar Souleimane, disqualifié pour n'avoir pas présenté les signatures requises d'électeurs dans 15 gouvernorats, de Khayrat Al Chater, disqualifié en vertu d'une loi qui prive de leur droits politiques durant six ans après avoir purgé leur peine pour les citoyens ayant fait de la prison, ce qui est son cas puisqu'il était incarcéré jusqu'à mars 2011, et de Hazem Abou Ismaïl, à cause de la nationalité américaine de sa mère, la loi électorale stipulant que le candidat, son conjoint et ses parents doivent ne posséder que la nationalité égyptienne pour prétendre à la magistrature suprême. Omar Souleimane est l'ancien chef des renseignements égyptiens, homme fort du régime Moubarak, dont les réseaux sont encore puissants et qui bénéficie, selon toute vraisemblance, du soutien de l'armée. Mais on remarquera que sa disqualification n'est pas due à l'amendement voté jeudi au Parlement par les islamistes, visant à écarter de la course à la présidence tous les cadres de l'ancien régime. Cet amendement doit, en effet, avoir l'assentiment de l'armée pour pouvoir être appliqué, ce qui n'est pas le cas pour l'instant. Khayrat Al Chater est le candidat des Frères musulmans. En rejetant sa candidature, la commission électorale semble chercher un semblant d'équilibre dans sa position, au vu du bras de fer qui oppose les Frères musulmans et les islamistes d'une manière générale, à l'armée au pouvoir, qui n'entend pas céder facilement la totalité du pouvoir à cette mouvance politique capable de tous les errements. Le cas de Hazem Abou Ismaïl, candidat des salafistes, est. Il ne saurait être candidat du fait que sa filiation ne répond pas aux exigences de la loi électorale, même si les candidats disqualifiés disposent de 48 heures pour faire appel de la décision. Il le sait, et c'est pourquoi il a promis, d'ores et déjà, une crise majeure au pays, une menace à ne pas prendre à la légère. Les deux premiers, par contre, ont tous les deux annoncé qu'ils useraient du recours qui leur est permis. Omar Souleimane, en particulier, a déclaré être en mesure de fournir à la commission les documents manquants. Le cas de Khayrat Al Chater est plus complexe puisque lié à son casier judiciaire et non à un quelconque manque de documents.
C'est pourquoi il semble plus qu'improbable que son recours aboutisse. Aussi les Frères musulmans ont-ils pris leurs dispositions en préparant une candidature de recours en la personne de Mohammed Morsi, président du Parti de la liberté et de la justice, représentant politique de la confrérie.
M. A. B


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