Algérie

Présidentielle de 2009



Se dirige-t-on vers un duel Bouteflika-Hamrouche? Ceux qui attendent, impatiemment, que Bouteflika annonce lui-même, le moment venu, son désir de briguer un 3ème mandat, seront encore une fois déçus... En réalité, le président Bouteflika «n’est plus maître de son destin», comme en 2004 où il pouvait postuler léga-lement pour un second mandat mais encore plus chercher les soutiens nécessaires à sa réélection. Qu’en est-il exactement aujourd’hui? Si pour la première épreuve, le FLN et ses organisations satellites ont joué leur partition, il n’en demeure pas moins que la partie n’est pas encore gagnée et c’est précisément ce qui oblige le président Bouteflika à «garder le silence», faute d’avoir obtenu officiellement le fameux quitus. Il adoptera cette position jusqu’au jour où il saura que la troisième n’est peut-être pas la bonne pour tout le monde. A ce moment-là, il renoncera à son rêve de devenir le premier président de l’Algérie à avoir réussi à rester en haut de la hiérarchie le plus longtemps possible. Feu le président Boumediène a gouverné pendant 13 ans, de 1965 à 1978; son successeur, Chadli Bendjedid, a pris son relais en 1979 et à gardé son fauteuil durant une période n’excédant pas 13 ans (1979-1992). Quant au président Bouteflika, élu, une première fois, en 1999 et réélu en 2004, un troisième mandat le prédisposerait à boucler un règne qui aura duré quinze ans, soit nettement plus que ses devanciers. Pour l’instant, le FLN de Belkhadem et les organisations nationales qui l’entourent font comme si la partie ne tient qu’à un seul fil... Or, c’est précisément là que tout peut basculer d’un moment à l’autre. Les appels à la révision de la constitution, pour amender l’article 74 qui limite pour l’instant le mandat présidentiel à deux reprises ne sont qu’un feu de paille, car la vraie bataille stratégique se situe ailleurs. Abdelaziz Bouteflika va devoir manœuvrer habilement pour postuler à un troisième mandat face à tous ceux qui l’ont fait roi «sans espérer un geste de retour». La lutte sans merci que se livrent les clans du pouvoir à l’approche de la présidentielle de 2009 n’a fait qu’accentuer les divergences et les contradictions au sein de la société. La crise de confiance enregistrée est telle qu’une révolution démocratique est des plus nécessaire. Certains analystes et proches des cercles du pouvoir parlent même d’un risque de malaise social grandissant. Suffira-t-il au président Bouteflika d’amender la constitution qui lui permettra de briguer un troisième mandat pour gagner l’élection? Pas si sûr. La lettre de Abdelhamid Mehri, un politicien chevronné, publiée par la presse nationale, le laisse pourtant clairement supposer. Le vrai enjeu, réel celui-là, ne se situe pas dans la «manière» de choisir un futur président mais bien dans cette capacité qu’a le pouvoir en place à se remettre en cause et accepter les nouvelles règles du jeu démocratique. Et c’est finalement cette dernière hypothèse qui semble faire consensus au sein des cercles dirigeants. Même si elle semble faire des heureux au sein des futurs postulants, à l’image d’un Hamrouche, elle est farouchement combattue par l’actuel locataire d’El-Mouradia qui continue à plaider pour une prolongation de la période de transition qui s’achève à l’horizon 2010. Le va-et-vient incessant de Abdelhamid Mehri chez Mouloud Hamrouche, un adepte de la formule du «changement interne du système», est un signe avant-coureur que la présidentielle de 2009 ne ressemble en rien à celle de 2004. Saïd Farhi


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