Présidentielle au Mali : le candidat Keïta veut "remodeler le tissu social et national"

L'ancien Premier ministre malien Ibrahim Boubacar Keïta, l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle du 28 juillet dans son pays, a assuré mercredi vouloir "remodeler le tissu social et national du pays", promettant de répondre aux attentes des différentes communautés."Je vais aux élections, peu importe qui est en face, c'est les Maliens qui vont décider", a déclaré l'ancien ministre, lors d'un entretien mercredi à Paris avec un groupe de journalistes.
M. Keïta, âgé de 68 ans, a occupé le poste de Premier ministre durant six ans et celui de président de l'Assemblée nationale pendant cinq ans.
Interrogé sur le situation à Kidal, dans l'extrême nord-est du Mali, ville occupée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), et où l'armée malienne n'est toujours pas présente, il a détaillé son plan pour "remodeler le tissu social et national du pays".
"Le Mali est indivisible. Nous avons longtemps vécu en parfaite entente, pourquoi la coexistence, la convivialité serait aujourd'hui impossible '", s'est-t-il interrogé.
"Elu, j'organiserai des Assises du Nord, pour aller au-delà de la loi de décentralisation, qui est insuffisante pour combler toutes les attentes. Pas seulement avec le MNLA, mais avec l'ensemble des composantes ethniques du Nord du Mali. Toutes demandent aujourd'hui un nouveau partage des responsabilités et du pouvoir", a indiqué l'ancien haut dirigeant malien.
Alors que la campagne présidentielle débute officiellement le 7 juillet, avec une vingtaine de candidats en cours d'enregistrement, Ibrahim Boubacar Keïta déroule ses priorités : "remettre l'Etat sur pied", "bâtir une armée républicaine", "revoir le système éducatif de fond en comble".
Se disant confiant sur la capacité du gouvernement malien à organiser un scrutin présidentiel crédible, M. Keïta a conclu que "les Maliens étaient désireux de voter. Ils ont conscience qu'il y a quelque chose d'énorme en jeu".