Algérie

PRESIDENTIELLE



PRESIDENTIELLE
Jamais le FLN n'a vécu pareille situation : à trois mois de l'élection présidentielle, le parti se porte très mal, laminé par des divisions internes qui n'en finissent pas.Alors que son patron imposé continue, contre vents et marées, à claironner le refrain du quatrième mandat et à tirer sur le Premier ministre et les services de renseignements, la base de son parti ne sait plus à quel saint se vouer.Les opposants, qui avaient affirmé avoir rassemblé les deux tiers des signatures des membres du comité central pour la tenue d'une session extraordinaire, semblent faire machine arrière.Après avoir annoncé le dépôt de leur demande auprès des services concernés, pour la tenue de ladite session, le démenti est venu simultanément du ministère de l'Intérieur et de la wilaya d'Alger : aucune demande n'a été introduite. Pire encore, des membres du comité central affirment qu'ils ont découvert, par enchantement, leur nom sur la liste des signataires pour la tenue d'une session extraordinaire du comité central. On le sait, au FLN, les positions peuvent changer d'une minute à l'autre, en fonction des ordres et des contre-ordres qui viennent, généralement, par téléphone.L'histoire des signatures et du quorum a été un sempiternel écueil devant les frondeurs. Mais c'est, là, toute la culture du FLN : on ne signe jamais un chèque en blanc. Tel une girouette, on suit la direction du vent, avec comme seule constante de ne jamais perdre.Alors, lorsque Saâdani affirme que le futur Premier ministre serait du FLN, la course aux portefeuilles bat son plein au sein du CC. Pour un poste de ministre, de député ou un poste dans une représentation diplomatique, toutes les concessions semblent légitimes et toutes les hésitations paraissent compréhensibles, au regard des cadres du vieux parti.Dans l'actuelle crise, tout le monde se tire dans les pattes. Amar Saâdani passe à l'acte en dégommant les mouhafedhs récalcitrants et agite la menace Bouteflika contre tous ses opposants, en affirmant que le Président sortant sera réélu et qu'à ce moment-là, chacun répondra de ses actes. Lui, qui joue son va-tout, sait qu'au cas contraire, il sera le premier sacrifié. La purge qu'il vient d'entamer et qu'il menace de poursuivre risque de l'isoler davantage et de précipiter sa chute, d'autant plus que la grogne commence à gagner les mouhafadhas. Une situation qui risque de compliquer davantage la tâche du patron imposé à la tête du parti, lui qui s'est déjà mis en campagne pour la réélection du président Bouteflika.Le retour de l'ex-patron du FLN, Abdelaziz Belkhadem, en ce moment précis, n'est pas fortuit. L'homme éjecté de la tête du parti, après une résistance de trois années, n'avait jamais caché ses ambitions présidentielles "si le Président ne se représentait pas", martelait-il. Son come-back et surtout son positionnement du côté des opposants sont tout simplement déroutants.Et c'est pour cette raison que bon nombre de cadres, notamment au sein du mouvement de redressement, ne veulent pas trop s'avancer et refusent de servir de comparses pour la consécration de leur ennemi d'hier.Mais, selon des indiscrétions, les opposants à Saâdani ont fait machine arrière, en raison d'instructions leur intimant de reporter leur session extraordinaire après l'élection présidentielle. Si tel scénario se réalise ? ce qui est fort probable ? le parti sera quasiment absent durant l'élection présidentielle. Ce sera une première dans les annales politiques algériennes : pour une fois le FLN ne pèsera pas dans l'élection présidentielle. Même si Amar Saâdani ne désespère pas de faire campagne pour Bouteflika, au cas où ce dernier déciderait de se représenter, son parti se trouve dans l'incapacité de tenir son rôle de locomotive.Mais est-ce vraiment une simple conséquence de la crise qui secoue le parti depuis plus de trois ans ' Ou, au contraire, une volonté du pouvoir de se débarrasser de ces appareils politiques qui lui servaient, jusque-là, de caution électorale ' Par ces temps où l'argent peut tout acheter, y compris les voix des électeurs, la machine à gagner des élections pourrait très bien changer de propriétaires.A BNomAdresse email




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