Algérie

Préserver le pouvoir d'achat grâce aux importations



Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit le gouvernement lors de la réunion du Conseil des ministres tenue dimanche, à l'effet de résoudre les préoccupations des citoyens et de lutter contre la flambée des prix des produits de base, même s'il est fait recours à l'importation, à titre urgent et exceptionnel, pour inonder le marché en produits objets de spéculation. Outre la loi incriminant les spéculateurs, Abdelmadjid Tebboune veut garantir une offre satisfaisante sur le marché quitte à recourir aux marchés étrangers afin d'éliminer le phénomène de la spéculation.Le chef de l'Etat a cité particulièrement les produits de large consommation et les viandes blanches. La décision a pour objectif de préserver le pouvoir d'achat des Algériens. Or, il faut préciser que cette mesure intervient au moment où le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a décidé de suspendre la domiciliation bancaire à partir du 31 octobre 2021 pour l'importation des produits et marchandises destinés à la revente en l'état aux importateurs n'ayant pas modifié les extraits de leurs registres du commerce conformément au nouveau décret exécutif régissant cette activité. Cette démarche a pour but d'inciter les importateurs concernés et même ceux titulaires d'un certificat de respect des conditions en cours de validité, à se conformer "avant le 31 octobre aux dispositions du nouveau décret exécutif sans attendre le délai fixé auparavant à savoir le 31 décembre 2021", a indiqué le département de Kamel Rezig.
Dans son analyse publiée récemment par Liberté, Assad Chabane, fondateur de Finabi, une société de conseil spécialisée dans le diagnostic financier et l'analyse économique, a expliqué que le but des autorités est de "professionnaliser l'activité d'importateur par type de produit".
Risque de hausse des prix et pénurie
La régulation et le contrôle de l'importation de chaque produit seront facilités. Les douanes, le ministère du Commerce et la Banque d'Algérie auront, a affirmé cet expert, des "statistiques analytiques nécessaires pour réduire de manière efficace les importations qui continuent à déséquilibrer significativement la balance commerciale". Plus explicite, M. Assad a avoué que les autorités comptent sur cette "contrainte réglementaire", pour "détecter d'une manière fine les produits qui peuvent être réduits ou interdits à l'importation, débusquer les éventuels fraudeurs qui surfacturent, tout en limitant l'impact économique et social de cette stratégie de réduction des importations".
Cependant, a-t-il relevé, la limitation des importations de ces agents économiques impliquera une augmentation des prix car les charges fixes (personnel et logistique) de ces entreprises ne pourraient être répercutées que sur une liste de produits limitée. Et le fait d'avancer l'application du décret au 31 octobre au lieu du 31 décembre 2021 aura comme conséquence, a-t-il ajouté, l'éviction de certains acteurs du marché de l'importation.
"Ainsi, nous craignons une inflation plus importante (affectation des charges fixes limitée et réduction de l'offre) et pire, une pénurie sur certains produits, surtout si les opérateurs n'arrivent pas à respecter ce délai raccourci", a averti cet analyste.

B. K.


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