Tout en rappelant l'importance régionale du Parc national d'El Kala en matière de diversité de la faune et de la flore, le Dr Laurent Chazée suggère à l'Algérie un renforcement de la coopération intersectorielle et la mise en place d'une stratégie nationale en vue de préserver le patrimoine naturel du site.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Ainsi, pour l'expert français en biodiversité, qui est notamment coordinateur de l'Observatoire des zones humides méditerranéennes, la région, dont l'Algérie, reste très vulnérable en matière de dégradation du patrimoine naturel. Laurent Chazée, qui s'exprimait hier à l'occasion d'une journée d'étude sur la «problématique de la gestion des zones humides en Méditerranée et du cas particulier du Parc national d'El Kala», organisée par le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement, a fait savoir que la région méditerranéenne a perdu depuis 1990 pas moins de 50% de son capital naturel. Ce dernier, qui présentait les résultats des recherches de l'Observatoire des zones humides méditerranéennes pour l'année 2011, a souligné que les principaux facteurs de dégradation restent l'industrie, l'agriculture, le tourisme et la croissance démographique. De son côté, le directeur général du Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement, El-Hadi Mekboul, a fait savoir que des études et des recherches sont menées depuis 2010 par le Ceneap sur le Parc national d'El Kala, dans le cadre de la protection des zones humides du site. Ce parc, qui s'étend sur 78 600 ha, selon toujours El-Hadi Mekboul, a bénéficié depuis 1996 de deux études portant sur la création d'un espace et d'un parc maritimes protégés ainsi qu'un projet de recensement de la faune et la flore. Cette démarche s'inscrit, rappelle le directeur général du Ceneap, dans le cadre du projet de réhabilitation et d'élargissement des six zones humides du parc d'El Kala, classées patrimoine mondial à la faveur de la convention Ramsar de 1971 pour la protection des zones humides par l'Unesco, ratifiée par l'Algérie en 1982. 6 893 m3/j d'eaux usées se déversent dans les zones humides d'El Kala Selon le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement, «les eaux usées des communes du littoral d'El Tarf se déversent entièrement dans le complexe de zones humides (El Tarf, Aïn Assel, Ben M'hidi, Echatt, El Kala, Souarekh, Ramel, Souk, Bouteldja) ou dans les oueds (El Tarf, Berrihane, Echatt, Bouteldja) ou directement en mer pour la commune d'El Kala. Les neuf communes en question rejettent près de 6 893 m3/j, soit un volume annuel de 2 515 945 m3». Mais pour le Ceneap «en dépit de ces agressions relevées qui sont principalement d'un impact anthropique sur l'espace, il y a lieu de noter que la richesse faunistique et floristique du Parc national d'El Kala (inventaire 2006), ainsi que ses valeurs patrimoniales, culturelles et historiques ne semblent pas atteintes de manière irréversible ». Le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement affirme même que «l'originalité du parc reste affirmée dans la mesure où les résultats des études révèlent de nouvelles richesses faunistiques, floristiques, historiques et culturelles avec toutefois une régression biologique au niveau des lacs».
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Posté Le : 29/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M M
Source : www.lesoirdalgerie.com