Algérie

Préservation des terres agricoles: La création d'un marché du foncier s'impose



«Le problème de la durabilité, c'est la taille des exploitations agricoles. Nous n'arrivons pas à mettre en ?uvre des stratégies durables qui préservent la nature et les ressources, dont le sol est la ressource la plus vulnérable, le support de tout développement agricole, de sécurité alimentaire et de souveraineté nationale», a déclaré, hier, Mohamed Yazid Hambli, président de la chambre nationale d'agriculture, sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale.L'intervenant explique que lorsqu'il est question de «terre agricole», il faut prendre en compte «la totalité de la superficie» qu'elle soit «du domaine privé ou public». «Pour l'Etat, la terre c'est la production agricole. Quelle que soit sa nature. Il faut donc préserver tous types de terres, y compris les terres ‘melk', car le propriétaire a le droit d'usage, c'est tout. L'Etat a le droit de regard sur les terres parce qu'il s'agit d'un outil de production». A ce propos, il rappelle que sur les 2 millions de terres agricoles, les terres «melk» «représentent près de 70% de cette superficie», d'où la nécessité d'une «véritable stratégie de développement et de préservation des terres en termes de réglementation». «Je pense qu'il faut aller vers la création du marché du foncier en Algérie. Il n'y a pas de transactions. Et quand elles existent, sur les terres ‘melk', elles sont loin du contrôle de l'Etat. Alors que c'est nécessaire pour la gestion et la préservation des terres agricoles», ajoute l'intervenant. M. Hambli cite l'expérience des Pays-Bas qui «ont dépensé des milliards d'euros pour gagner des terres agricoles sur la mer». «Nous avons un patrimoine à préserver et à moindre coût. Alors que des Etats dépensent beaucoup d'argent pour créer de la terre», dit-il encore, tout en insistant sur l'idée de «création du marché foncier agricole». Selon l'intervenant, la porte d'une «gestion durable» du foncier agricole est la réglementation. «Le grand problème de la gestion durable c'est le morcellement. Plus de 80% de nos exploitations agricoles ont une taille inférieure à 8 hectares. Voilà pourquoi on ne peut pas parler de stratégie de développement et de préservation. Parce que la taille est très importante. Pour appliquer une agriculture durable et revenir à une agriculture ancestrale qui préserve les ressources, mais avec des outils modernes, nécessite une augmentation de la taille des exploitations», note l'intervenant. Outre le «droit de regard» de l'Etat sur les terres agricoles privées (de type melk ou arch), le président de la chambre nationale d'agriculture affirme aussi la nécessité de «la restauration et la gestion des parcours steppiques parce qu'il s'agit d'un écosystème très fragile et qu'il faut préserver absolument par une véritable stratégie». Dans cette stratégie, il préconise de trouver des solutions au «morcellement de terres ‘melk' qui ne permet pas une exploitation rationnelle ni d'appliquer l'itinéraire technique comme la rotation». D'où la nécessité, dit-il, «d'augmenter la taille des exploitations».


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