Algérie

Préservation des ressources souterraines: Une nouvelle politique pour l'économie de l'eau



Pour le directeur général de l'Agence nationale pour la gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE), Mohamed Deramchi, les instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, de mobiliser les autorités compétentes pour lancer un plan d'urgence afin d'adopter une nouvelle politique pour l'économie de l'eau et la préservation des ressources souterraines, «arrivent au bon moment». Et ce «compte tenu de la situation de rareté de la pluie», même si, dit-il encore, « nous restons optimistes que la période hivernale qui s'étale de janvier à avril sera pluvieuse ».Invité hier sur les ondes de la radio nationale Chaine 1, M. Deramchi a souligné que n'était-ce « les énormes réalisations qui ont été faites à travers l'ensemble du territoire national, comme les barrages, les systèmes de raccordements et de transferts ainsi que les stations de dessalement d'eau de mer, la situation aurait été pire et aurait affecté l'ensemble du pays ». L'intervenant a rappelé que l'Algérie « était l'un des pays qui a fait de la question de l'eau une priorité » en essayant de « couvrir tous les déséquilibres avec de grands projets et installations à travers le pays, comme le système de transfert MAO à l'ouest et le barrage de Béni Haroun à l'est du pays, les projets de In Salah et Tamanrasset au Sud, permettant ainsi à environ 32 millions d'Algériens de bénéficier de ces installations ». Cependant, ajoute le DG de l'AGIRE, la politique algérienne en « matière de demande, c'est-à-dire que l'ensemble des usagers, qu'ils soient dans les foyers ou les industries, aient un rôle dans l'utilisation de cette eau, n'a pas été efficace ».
A ce propos, selon l'intervenant, les normes mondiales de gestion de l'eau exigent que « pour chaque dinar investi pour l'approvisionnement en eau, un autre dinar doit être investi pour sensibiliser et encourager à réduire et économiser cette ressource». «Le niveau des réalisations de l'Algérie dans le domaine d'équipements et des infrastructures de production et d'approvisionnement en eau sont extraordinaires, et dépassent celles de plusieurs pays européens. Mais les nouvelles mesures prises récemment permettront de rapprocher ces données au consommateur et le rendre responsable d'une bonne utilisation de cette ressource précieuse », affirme encore l'invité de la Chaine 1.
Deramchi a aussi expliqué que le plan d'urgence consiste à imposer un « contrôle strict des licences d'exploitation des eaux souterraines pour irriguer les zones cultivées, en plus d'imposer des sanctions maximales contre le forage non autorisé de puits et d'activer la police de l'eau, qui s'occupe de surveiller l'utilisation de cette ressource dans tous les domaines et de lutter contre le gaspillage». Selon lui, la relance des projets à l'arrêt des stations de dessalement d'eau de mer sur les régions côtières pour une utilisation dans l'irrigation permettra d'éviter la consommation excessive des réserves souterraines et de réduire ainsi les contrecoups des conditions climatiques difficiles que traverse le monde entier. Il est également question de « réaliser des études scientifiques, de toute urgence, pour déterminer avec précision l'état de notre patrimoine d'eaux souterraines, et de créer des startups spécialisées dans les techniques d'exploitation des eaux usées, dans le cadre d'une vision d'économie et de sécurité de l'eau, ainsi que le développement de la formation professionnelle dans le secteur de l'eau et du dessalement, à travers des partenariats avec des instituts et universités de renommée mondiale pour des échanges d'expériences.


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