Présenter aux Allemands ce côté algérien qu'ils ne connaissent pas

«Yedd» est une association culturelle germano-algérienne qui tend sa main à tous ceux qui veulent que « l'Algérie ne reste plus cette grande inconnue pour les Allemands ». Les propos sont de sa présidente, Christine Belakhdar, qui précise que « on ne parle que de culture, on ne fait pas de politique ». Créée en janvier 2007, l'association a déjà, à son actif, plusieurs manifestations entre autres de grands vernissages que sponsorisent, parfois, le peintre Mardhoukh du M'Zab et des lectures dans des librairies que des écrivains comme Hamid Skif animent avec aisance. Sa première grande exposition, Yedd l'a organisée à l'occasion de la tenue, en juillet 2007, du forum économique germano-arabe où l'Algérie était l'invitée d'honneur. Avec une cinquantaine d'adhérents algériens, allemands, tunisiens et autres, l'association communique aussi par la voie du site « Belle Algérie ». Redouane Belakhdar, son vice-président, fait savoir que 20.000 Algériens vivent en Allemagne « c'est peu, mais ils pourraient être mieux gérés ». Pour lui, chacun de ces Algériens pourrait contribuer à l'amélioration de l'image du pays à l'extérieur. « On veut présenter aux Allemands ce côté algérien qu'ils ne connaissent pas », dit-il. En plus des cotisations de ses adhérents, Yedd finance ses activités avec l'aide de sponsors algériens et allemands. Elle entretient aussi des contacts avec la chambre de commerce algéro-allemande. Redouane Belakhdar rappelle que Mourad Bencheikh, l'ancien ambassadeur d'Algérie à Berlin, a fourni une aide précieuse pour que Yedd amorce son envol. « Notre philosophie, c'est de construire des ponts de tolérance, cela nécessite de communiquer le plus largement possible », note-il. L'ambassadeur d'Allemagne à Alger aide, lui aussi, selon lui, Yedd à se tendre le plus loin possible. « Dr Johannes Westerhaff a déclaré, un jour à Berlin, qu'on n'est pas plus en danger à Alger ou à Constantine qu'on ne l'est à Berlin, le seul danger serait un accident de la circulation », se rappelle Belakhdar. Il rend aussi hommage, tout autant que Christine Belakhdar, à Madame Marion Westerhaff, épouse de l'ambassadeur allemand, qui, à partir d'Alger, aide à l'organisation des activités de Yedd. Les regrets de Redouane Belakhdar : « il y a une armada de diplomates algériens en Allemagne mais ils ne font aucun effort pour promouvoir l'image de l'Algérie ». Justement, dit-il, « l'ambassadeur Bencheikh a mis sur pied le site de l'ambassade d'Algérie à Berlin. Il a mobilisé toute une équipe pour traduire l'ensemble des textes législatifs algériens à l'allemand et les a mis en ligne. Depuis qu'il est parti, le site est en français et ne publie plus rien ». Pour lui, « il est dommage que l'ambassade n'organise même plus les cérémonies du 1er Novembre ou du 5 Juillet.

On ne bouge plus, ce ne sont pas les Allemands qui vont le faire pour nous... ». C'est pour cela que Yedd se veut, selon Christine Belakhdar, « la main qui fait tout, qui veut tout faire parce que l'Algérie est, pour les Allemands, une grande inconnue».