Algérie

Présentation de la carte chifa dans les hôpitaux: Les arguments du DG de la CNAS



L'obligation de détenir la carte chifa pour se soigner dans les structures hospitalières publiques, n'est, au final, qu'un moyen «d'identification de fraudeurs qui ne déclarent pas leurs employés à la sécurité sociale».Le directeur général de la Cnas, Tidjani Hassan Haddam, a apporté, hier, lors de son passage à l'émission de «Invité de la rédaction», de la chaîne III de la radio nationale, une nouvelle explication aux propos «polémiques» du ministre du Travail, Mourad Zemali, concernant la carte chifa. Selon Haddam «les propos de Zemali ne remettent nullement en cause, ni la gratuité des soins, ni le libre accès aux soins», expliquant que «la carte chifa est un moyen d'identification de l'assuré, puisque l'informel représente l'une des causes du déséquilibre de ce système». «C'est les personnes non déclarées que nous voulons identifier, la carte chifa est l'un des instruments pour lutter contre l'informel», a-t-il insisté. Il fait savoir que la quasi-totalité de la population est prise en charge par le système de sécurité social (assurés, ayant droit, démunis, chômeurs,?), mais il reste ceux de l'informel. Haddam a expliqué également, que le ministre du Travail a parlé du fait d'un diagnostique sur l'origine du déséquilibre du système de sécurité sociale en Algérie. «Zemali a voulu soulever un problème de fond : beaucoup bénéficient de prestations gratuites dans les hôpitaux publics sans cotiser, et sans être forcément des démunis», a-t-il précisé. Haddam n'a pas manqué l'occasion pour dénoncer «l'absence de déclaration et la sous-déclaration de la part des employeurs, ce qui mine l'équilibre du système», a-t-il déploré. A ce propos, Tidjani a rappelé que «nous avons plus de 355.000 employeurs, tout secteurs confondus, et nous avons plus de 600 contrôleurs». Il a précisé par la suite, que la Cnas a procédé, en 2017, à plus de 75.000 missions de contrôle, aboutissant à 65.000 actions de recouvrement forcé. Il a ajouté, notamment, que 14 millions de cartes chifa ont été établies par la CNAS, qui couvrent 39 millions d'assurés.
1.000 milliards recouvert par la cnas
S'agissant de la situation financière de la CNAS, Haddam a indiqué qu'elle est «équilibrée». «Nous recouvrons environ 1.000 milliards de dinars, dont 52% vont à la retraite, 42% aux assurances et le reste est dispatché entre l'assurance chômage et le Fonds national de péréquation des ?uvres sociales», a-t-il déclaré. Tidjani a indiqué, notamment, que «la situation financière de la Cnas est assez bonne. Nous dépensons par année, en assurance sociale (prestation), environ 300 milliards de dinars. Les dépenses en assurance augmentent de 10% par année, et le médicament représente plus de 65% de nos dépenses, soit plus de 200 milliards de dinars», a-t-il argué.
Le système de sécurité social est basé sur le tiers payant, par l'introduction du moyen de gestion moderne, qui est la carte chifa. Cependant, l'un des sérieux problèmes à l'origine du déséquilibre du système de sécurité sociale, est représenté par le nombre insuffisant de cotisants. «Nous avons deux cotisants pour un retraité», ce qui menace la viabilité du système de sécurité sociale.
C'est pourquoi la Caisse nationale des Retraite (CNR) s'est retrouvée dans l'incapacité de pouvoir pérenniser la pension des retraités. Devant cet état de fait, la CNAS est intervenue, pendant trois années (2015, 2016, 2017), «au détriment de sa trésorerie» pour assurer le versement des pensions aux retraités. La Cnas a soutenu la CNR à hauteur de 500 milliards de dinars, que l'Etat a remboursés, par le biais du financement non conventionnel. Il a précisé que la Cnas s'est constituée, au fil des années, une trésorerie importante, ce qui lui a permis de soutenir la CNR, dans le cadre de la solidarité entre les caisses. «Pour l'année 2018, l'Etat a pris la décision d'octroyer une subvention à hauteur de 500 milliards de dinars», a-t-il expliqué.


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